422 N O T I C E S DESCRIPTIVES.
AMOUNÜPII II ET SA GOUVERNANTE. — NécTopoîe de Thebes. — xviii" dynastie.
Cette peinture se voit dans un hypogée d'Abd el-Gouniah (Thèbes). Le jeune pharaon est
représenté sur les genoux de sa gouvernante, d'autres prétendent sa nourrice; on lui fait
tenir dans ses mains, pour l'habituer à une domination inflexible, des liens qui retiennent ensemble
plusieurs têtes de captifs qu'il foule sous ses pieds.
Dans la peinture originale, la gouvernante était représentée accompagnée de ses femmes
chantant et jouant de la mandore; malheureusement cette scène charmante est presque
entièrement détruite.
A R R H ^ E A THÈBES D'UNE PRINCESSE ÉTHIOPIENNE. — xviii' dynastie.
Cette scène est tirée d'un grand tableau peint dans l'hypogée d'un gouverneur d'Éthiopie
nommé Ilaï, qu'on a enseveli dans la partie de la nécropole de Thèbes qui s'étend derrière
l'Aménopheum. Le tableau représenterait, au dire de l'inscription elle-même, l'arrivée à Thèbes
des tributs de l'ÉLhiopie, sous le règne d'Amentouonkh. La princesse qui fait partie de la députationse
présente devant le pharaon, accompagnée des principaux chefs et montée sur un char
traîné par des boeufs que conduisent des Égyptiens. Sa tête est surmontée d'une ombrelle en
plumes d'autruche : elle porte, ainsi que les autres personnages à peau noire ou brune, de larges
bracelets d'ivoire semblables à ceux que le roi des Ghelouks (nègres qui habitent au delà du
Kordofan) donne, encore aujourd'hui, eu présent aux femmes et aux guerriers qu'il veut
honorer. Les députés apportent de leur pays des sides et de la poudre d'or, des boucliers,
des meubles, un chariot et diverses pièces d'orfèvrerie. On voit par ce tribut que, sous la domination
égyptienne, l'art avait atteint en Ethiopie une certaine perfection et que la civilisation
avait déjà porté ses fruits jusque chez les barbares des hautes régions du Nil.
La composition du groupe est bien ordonnée, malheureusement le dessin laisse à désirer par
suite de la disproportion de la plupart des têtes. C'est ce défaut qui m'a empêché de reproduire
d'autres scènes du même tableau, que la publication de Lepsius reproduit embelli et, par conséquent,
inexact. Mon dessin, calqué soigneusement, a été réduit au pantographe, ce qui lui a
conservé tout son caractère.
ATELIER DES FONDEURS DE I.'OR DES IÎOTHENNOU. — Temple de Karnac. — xviii' dijnastic.
FABRICATION DE VASES D'OR ET D'ARGENT. — JSécropole de Thèbes. — xviii" dijnastie.
(Voir pour ces deux planches au chapitre : Orfèvrerie, Bijoux, pages 317 et suivantes, ainsi
qu'à la notice descriptive des planches des vases d'or, Art induslriel)
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ATELIER DE SCULPTEURS. — xviii" dynastie.
L'artiste chargé de lithographier ce dessin a commis deux erreurs qui m'ont échappé à la
révision des épreuves et qu'il est nécessaire de signaler ici. La première consiste dans l'omission
d'une bande verticale tracée sur la patte de devant du sphinx; la seconde, plus importante, provient
de ce fait : on a négligé de marquer, autour des mains du premier mouleur, un demicercle
et de maintenir la teinte de fond entre les bras et les jambes du sphinx.
Cette peinture a été copiée dans le tombeau de Rekchara, intendant de Thoutmès III et
gouverneur d'une ville, probablement Thèbes, qui s'est plu à faire embellir sa dernière demeure
de représentations fort intéressantes, et qui permettent de se rendre compte de l'état des arts à
cette époque, la plus brillante de la xvTir dynastie: elles prouvent que les procédés des Égyptiens
s'étalent maintenus dans l'enfance; car les outils y sont plus primitifs encore que les
échafaudages. On ne constate donc aucun progrès, aucun perfectionnement dans les instruments
employés depuis la construction des pyramides de Memphis jusqu'aux gigantesques spéos de
Nubie. Aussi est-on toujours étonné de la grandeur et du iini des ceuvres, comparés à la simplicité
des moyens.
TRANSPORT D'USTENSILES ET DE PROVISIONS. — Nécropole de Thèbes. — xviii" dynastie.
Il y a dans cette scène, peinte assez grossièrement sur les parois du tombeau de Rekchara, intendant
de Thoutmès 111, plus de mouvement et de vie qu'on en rencontre, habituellement, dans
les sujets représentés sur les murs des temples. L'artiste, sans doute, avait ici plus de liberté ; et
sans s'écarter des types consacrés, il en aura su profiter pour mettre plus de variété dans les
attitudes et plus de naturel dans la pose des personnages. Aux Égyptiens employés à ces
travaux, se mêlent des captifs étrangers, reconuaissables à leur teint et à leur &abou réticulaire
plutôt qu'à leurs traits, qui rentrent dans le type conventionnel commun à tous.
Malgré ces défauts, cette scène est bien supérieure à celle des porteurs de vases sculptés à
Tell el-Amarna que quelques écrivains vantent comme un chef-d'oeuvre, et qu'après en avoir fait
un estampage, j'ai renoncé à publier, parce qu'aucun des porteurs n'est d'aplomb sur ses
jambes; ce qui m'aurait conduit à tout rectifier, comme il a été fait dans la planche de Lepsius
qui ne ressemble plus à l'original.
CAPTIFS EMPLOVÉS A BÂTIR UN TEMPLE D'AMON, A TIIÈBES. — xviir dynastie.
Les diverses expéditions de Thoutmès 111 en Asie amenèrent, sur les rives du Nil, un grand
nombre de vaincus ou d'esclaves qui furent disséminés sur dilférents points et employés par le
roi à la construction des temples d'Amon en commémoration des victoires que ce dieu lui avait
accordées. Ils furent probablement aussi employés à des coi'vées d'utilité publique, et en particulier
aux travaux de canalisation et d'irrigation qui occupent annuellement tant de bras en
Égypte.
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