L'ART KGVPTll-iN. AUCUITECTUUK.
([u'ils obtenaient des dons de la niuniliccnce et de la piété des sonvei'ains, aient
édilié d'abord le sanclnaire, pnis un naos, nn pronaos, ensuite les ehanibrcs latérales,
le propylon, les colonnades, les pylônes et enlin le dronios.
On sait que les cours et les portiques des temples serv.aiont journellement de
rendez-vous à une Ibule curieuse, et occupée, qui y ariluait du matin au soir :
les grands temples étaient donc, à la fois, le lieu de la prière, le tribunal, Tuuiversité
et le forum; car l'enseignement canonique, (et peut-être aussi, les enseignements
scientifique et littéraire) la poursuite des ju-ocès, toute l'activité de la
nation, eu un mot, y était concentrée ; il n'y avait que l'entrée du sanctuaire qui
lui lût, absolument, interdite; et comme sanction de cette prohibition sévère la
p o l i c e en appartenait à une milice sacerdotale. En outre, les gardiens des portes
veillaient scrupuleusement à ce que personne n'y entrât à l'état d'impureté légale.
A côté des temples proprement dits, et immédiatement après eux, nous croyons
devoir placer les spéos et les liémi-spéos, quoique leur destination ne soit pas encore
absolument connue : cependant tout porte à croire que ce n'étaient pas des tombeaux
Iiypogéens. Les spéos seraient des chapelles ou temples creusés dans une montagne,
e t les hemi-spéo, le même genre de monuments, mi-partie creusés dans le roc,
mi-partie construits extérieurement : on sait que le mot si)éos est Grec et veut dire
antre, caverne.
Les spéos étaient, comme les grands temples, dédiés à dilïérentes divinités, quoiqne
quelques petits spéos élevés sous la xlv' dynastie et l'hémi-spéos de Kalabché en
face d'Abousembil, offrent beaucoup de ressemblance avec les hypogées de Beni-
IJaçen et de Tell-el-Aniarna. Ne serait-ce pas parce que les spéos étaient toujonrs
consacrés à des divinités iunéraires ou à quelque pharaon divinisé après sa
m o r t ? Mais quel pouvait être le motif du creusement de semblables monuments?
Quand on s'aperçoit que les Égyptiens étaient souvent obligés de doubler, en maçonn
e r i e de bon appareil, des excavatiojis faites dans une l'ociie défectueuse, quelle
raison avait dù les obliger à creuser ainsi des temples souterrains? Deux motifs
spéciaux semblent les avoir guidés : d'abord celui de la durée (qui s'alliait si bien
avec leurs idées religieuses, et qu'ils regardaient comme jdiis certaine dans ces
murs naturels qu'ils pouvaient croire iiiattaquables par le temps), ensuite le besoin
de se dérober aux ardeurs du soleil.
Tels étaient les différents genres de temples égy]»tiens qu'il eût é(é suffisant de
mentionner, si nous ne considérions pas comme obligatoire de dire (luelques mots
du fameux Labyrinthe, qui fut une des sept merveilles du monde antique. Sans
vouloir prendre parti pour aucune des soi-disant destinations de cet étrajige
monument, nous allons en donner, in exlca^o. la description (lu'on trouve dans
l'ouvrage de M. de Maillet :
« Mais au-dessus de toutes les magnilicences (dit ce voyageur) dont la ville de
Memphis était ornée et embellie, rien n'était plus cai.ablc d'attirer l'attention el
la curiosité des étrangers que le fameux Labyrinthe, si vanté par les anciens. »
. Ce superbe édilice était composé de douze cours, accompagnées de douze
p a l a i s ; et dont chacune était environnée de portiques magulhques, soutenus par
des colonnes de marbre blanc. Le chemin qui conduisait à ces cours était formé
d'une infinité de voûtes très-longues, embarrassées de détours sans nombre, dont
la route était si diflicile, qu'il était impossible de pouvoir pénétrer, sans guides,
j u s q u ' à ce palais mystérieux, ou d'en sortir lorsqu'on y était une fois arrivé..
« D e l à première cour on entrait dans une seconde, puis ainsi de suite jusq
u ' à la douzième, d'où l'on sortait à peine qu'on se retrouvait dans une des onze
autres cours, sans pouvoir deviner comment on s'y était rendu. »
« Les parties intérieures de ce palais enchanté n'avaient rien de moins admirable
ni de moins étonnant que le dehors. Dans chacune de ces cours, un superbe
escalier, composé de quatre-vingt-dix degrés du plus beau marbre, conduisait à un
portique magnifique, d'où l'on entrait dans l'intérieur qui offrait mille nouveaux
mystères. »
« Ce qu'il y avait de plus surprenaut, c'est que ui le bois, ni aucuue autre
matière que la pierre, n'était entrée dans la composition de ce vaste édifice, où
toutes les divinités, qu'on adorait en Egypte, avaient chacune un temple particulier,
et qui renfermait quinze cents appartements, sans parler des souterrains où l'on en
comptait encore le même nombre. Les murs des voûtes, les cours et les appartements
n'étaient composés que tie grandes pierres solides ; les pierres ibrmaicut les
plafonds et les planchers el du haut des terrasses, on découvrait une étendue
prodigieuse de bâtiments qui n'offraient aux regards que des pierres démesurées. »
Ne doit-on i,as tirer de cette description enthousiaste cette déduction : qu'une si
prodigieuse consoinmation de picn'cs n'avait qu'un but; étonner les générations à ven
i r , et, pour ainsi dire, les délier d'atteindre à une [.areiUe puissance d'édiiication.
TOMBEAUX, UYt'OGÉES, l'YllAMlDES.
T O M B E A U X .
Les Égyptiens, comme la plupart des autres peuples, creuscreiit d'abord de simples
fosses dans lesquelles ils déposaient les morts : ils ensevelissaient, à leurs côtés.
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