362 NOTICES DESCRIPTIVES.
COLONXETTES DES ÉDICULE3 ; CONSTRUCTIONS EN BOIS. — IV" et XYiii" dynasties.
COLONNETTES DES ÉDICULES ; CONSTRUCTIONS EN BOIS. XVIII® CT XIX* DYUASTIES.
COLONNETTES EN BOIS. — Tkèbes. — XVIII® et XX® dynasties.
DÉTAILS DE COLONNETTES EN BOIS.
Ces colonnettes, assez simples au début de l'architecture, devinrent plus élégantes, et même
gracieuses comme des bouquets, avec le développement de l'art et de la civilisation, sous
la xviii' dynastie. Elles s'alourdissent sous le poids des ornements avec les xix"^ et xs'' dynasties,
puis tombent avec l'art décoratif pour devenir des faisceaux pomponnés bizarrement contournés,
et, enfin, disparaissent sous les derniers pharaons. C'est à peine si, à l'époque ptolémaïque,
on en rencontre encore quelque spécimen, tel que celui du petit temple de Ma et Hathor,
construit à Thèbes sous Ptoléuiée.
Ces colonnettes n'étaient pas seulement employées à décorer des édicules, des naos divins
ou royaux; elles servaient aussi à soutenir les terrasses légères des appartements élevées audessus
des maisons ou des palais. On les voit souvent aussi porter les plafonds des pressoirs,
tant l'art était arrivé à se mêler à tous les besoins de la vie.
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Le n'* 1 est une colonnette copiée, à Sakkara, dans le tombeau de Tei, haut fonctionnaire,
qui vivait sous la v® dynastie. Elle représente un bouton de lotus entr'ouvert, flanqué de deux
boutons plus petits, reliés ensemble par des bandelettes; le fût, légèrement conique et strié
pour figurer plusieurs tiges, a pour base un tronc de cône peu élevé. Cette élégante et simple
colonnette, prise sur la nature, est le point de départ des colonnes qui ont orné la plupart des
temples depuis cette époque jusqu'à la fin de l'Empire, c'est-à-dire pendant près de 5.000 ans!
Le 2 est une colonnette copiée dans un hypogée de Zawiet el-Mayetin de la x\nv dynastie ;
elle se retrouve dans les hypogées de Bercheh, creusés sous la Xll^ On la voit, tantôt isolée, soutenir
l'architrave des édicules, tantôt sculptée en bas-relief sur des piliers carrés. Elle tire son
origine du même modèle que la précédente; seulement ici la fleur est ouverte et rappelle
encore mieux la plante dont elle a pris le type.
Le n° 3 est encore une colonnette d'un édicule du temple de Semnech, reconstruit par
Thoutmès III (xviii® dynastie), sur les ruines et, probablement, sur le modèle d'un plus ancien,
bâti par Osortasen (xii' dynastie^. C'est encore la même fleur, mais plus ornée, plus élégante et
mieux comprise que les précédentes. On retrouve souvent ce prototype sous la xviir' dynastie,
comme on le voit dans la planche suivante, n"' 2 et 5.
Le n° h représente une colonnette sculptée dans une hypogée de Thèbes de la xvm'dynastie.
Le n" 5 est une autre colonnette de la même époque copiée dans le tombeau d'un scribe
royal, intendant du palais nommé Nofré-Sekhorou, enseveli dans la nécropole de Zawiet
el-Mayetin.
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Le n° 1 offre un élégant spécimen des colonnettes usitées à Tell el-Armana, sous Khouenaten,
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ARCHITECTURE.
pharaon qui introduisit en Egypte le culte exclusif du soleil. Le chapiteau «f' fo™^ d'un
bouquet de lotus garni d'un double collier au-dessous duquel pend un groupe d oies, pu.s des
de la nécopole de Thèbes, datent de la même époque, .est-.-dire du
règne d'Aménophis III (X.UL- dynastie), ils rappellent les colonnettes
Le n» U provient d'un édicule de la déesse Hathor, dont la tête symbolique sert de chapiteau
^ ^\e°n"3, ' t iré d'un tombeau de Thébes du règne de Set i l " {xix- dynastie), annonce la décadence.
En effet, à partir de cette époque, c'est à peine si l'on rencontre encore de rares colon-
" ' T e s ' ^ s p é l L f e n Î c o l o r i é s , reproduits sur les deux planches suivantes, sont disposés dans le
même ordre chronologique que les précédents et montrent tout ce que la couleur peut ajouter de
charmes à ces compositions.
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Les deux fragments, qui flanquent les colonnettes, datent de la xYiii' dynastie. Len»2 provient
d'un tombeau de Thèbes dont les légendes sont effacées.
Le n" 3 est tiré d'un autre hypogée de la même nécropole creusé pour un scribe royal nommé
Horemheb, qui vivait sous Thoutmès IV : le triple chapiteau qui décore le fût est agencé avec
médiale appartient à un splendide naos de Kamsès IX, peint dans l'hypogée
d'Aïohesi, grand-prêtre chargé de l'autel et des écritures du temple d'Amon à Thèbes. C est le
plus beau spécimen de la xx» dynastie-, à partir de cette époque, ce genre de décoration tombe
en désuétude, et les rares colonnettes qu'on rencontre jusqu'au règne des Ptolomées sont dépomvues
de toute élégance.
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Le n" 1, tiré des hypogées de Zawiet el-Mayetin, déploie toute la richesse de ton que présenÏ
n - Ï c i a t e de la xn'dynastie, et provient de Bercheh. L'architrave portait, comme ornement,
une insription hiéroglyphique à demi effacée; dans l'impossibilité où j étais de le copier
exactement, j'ai rendu l'effet du dessin en y substituant les titres et le nom du défunt
Thouthotep. , ^ • u
Le 11° 3 date de la même époque, et se voit dans un tombeau deBeni-Haçen,
Les n- i 5 et 6 sont de fragments de colonnettes : ils proviennent du père nourricier
d'Aménophis II, à Thèbes. Les légendes peintes sur les architraves appartiennent au dieu Hor-
Hat • les deux colonnettes surmontées de têtes de lion, ainsi que les chapiteaux, ornés de tê es
d'antilope et d'épervier, qu'on voit sur les n" 2 et 3 delà planche précédente, rappellent les
chapiteLx de l'Assyrie et de l'Inde. Le fût, décoré d'ornements variés, offre beaucoup d analoeie
avec la décoration des colonnes du moyen âge.
La hauteur de ces colonnettes est toujours en rapport avec la hauteur des représentations
humaines : elle ne dépasse guère 3 mètres.