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vases niun-liins, on bien raiU-il ne leur en allribuer que ia coiiii'eiaçon? Si I'oti
examine allenlivenicnt ce qui, à cet égard, est rapporté par certains auteurs anciens
(el surtout par Martial, qui alTirme qu'ils résistaient à l'aclion des liqueurs bouillantes),
particulicremeut en ce qui concerne les substances doni paraissaient composés ces
vases si célèbres, on se trouvera amené à penser qu'ils étaient simplement de matière
d'agatbe ou d'onyx; selon Properce, ils participaient, à n'en ])as douter, de la nature
de cette dernière substance.
D'un autre côté, si nous adoptons l'opinion de Pline, qui le nomme, eu ciïet, vltnm
murrimim, le niurrhin égyptien n'aurait été qu'un produit adultéré, une pnre imitation
iiu moyen de laquelle les artistes égyptiens parvinrent à contretaire le véritable murrliin.
Sans nous prononcer dans nne matière aussi délicate, el qui n'a été abordée par
nous, que pour démontrer que l'art de la peinture sur verre et des émaux atteignit, en
Egypte, un degré de perfection incontestable, nous nous jiermettrons d'émettre cette
opinion: que le murrhin était nne espèce d'alabastrite gypseuse, très-abondante dans
les carrières de l'IIeptanomide, et qui résiste à un degré assez élevé de chaleur, pour
qu'on puisse, soit y faire pénétrer les couleurs, soit y incorporer les émaux. Malgré cette
digression, il ne faut pas perdre de vue, cependant, que la principale occu])ation des
artistes peintres verriers parait avoir été de diaprer nne espèce particulière de faïence
ou de majolique destinée à servir d'applications murales, ou si Ton aime mieux ce que
nous appelons, de nos jours, des panneaux de faïence, en même temps que de tracer
des ligures de personnages hiératiques snr des coupes du verre le plus précieux.
On trouve, dit Théophile {Dlversarum arùtim Schedu(a), dans les mosaïques des édifices
antiques païens, diverses espèces de verre colorié : à savoir, dn blanc, du noir, du
verl, du jaune, du bleu, du rouge, et du pourpre. Ce verre n'est pas transparent, mais
opaque comme du marbre; il ressemble à une petite pierre carrée semblable à celle
dont sont faits les émaux sur or, sur argent ou sur cuivre ».
Le même auteur affirme, d'un autre côté, que la pluj)art des incrustations n'étaient
autre chose que des émaux de diverses couleurs; et ce qui donnerait une sorte de
valeur à cette opinion, c'est que les procédés égyptiens étaient encore en usage de son
temps : nous ne pouvions donc nous dispenser de parler de la mosaïque égyptienne,
quoiqu'elle n'ait été qu'une espèce de peinture figurée au moyen de plusieurs petites
pierres dures ; ou plutôt quelqu'ait été l'intérêt liiératique qui s'y rattachait, qu'un
composé d'un certain nombre de petites pièces de verre, teintes de différentes couleurs.
Enfin, de nos jours, on a retrouvé sur des momies, dont la date authentique remonte à
plus de vingt siècles avant l'ère chrétienne, des verroteries qui attestent, également, un
art porté à un haut degré de perfection. Cet ensemble de faits n'est-il pas la démou-
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stration suffisante que, grâce à leur connaissance profonde des secrets de la chimie,
les Égyptiens du premier empire adaptèrent aux besoins artistiques et religieux de leur
civilisation, dans une même application de la peinture, un procédé (lue nous avons
divisé en trois arts différents ; à savoir l'émaillerie, la marquelcric et la mosaïque ?
Rappelons, en terminant, qu'il est impossible de ne pas reconnaître qu'il existai!
déjà, à cette époque si reculée, deux espèces de mosaïque : la première, celle qui ne
représente que de simples figures géométriques, et qu'on employait seulement pour le
pavemenl des édifices; la secoiwle, celle qui porta depuis le nom tVopus mmivum et qui
constituait une véritable peinture, mais qui n'était en usage que pour des représentations
murales, où les sujets de la composition artistique étaient figurés au moyen de
petits cubes de verre coloré, de pierre ou de marbre, tous présentant les diverses teintes
consacrées : on reconnaît que ce travail artistique a été imité inconsciemment depuis,
puisqu'on donne encore aujourd'hui le nom de mosaïque à une sorte d'ouvrages de
marqueterie faits avec de petits fragments de diverses couleurs, tant en pierre qu'eu
marbre; ou obtenues avec des matières vitrifiés que l'on assemble au moyen d'un mastic.
COULELÎI^.S, ARGK.MURK, DORURE.
Quand on se représente rimmense consommation de substances colorantes qu'exigeait
la règle hiératique égyptienne, qui ne permettait pas de considérer, comme achevées,
les oeuvres architecturales avec leurs accessoires (importantes ou non), et, probablement
aussi, comme pouvant être portés, les vêtements, avant que les couleurs consacrées,
relatives à chaque objet en pariiculier, eussent, pour ainsi dire, permis de leur
accorder restampille légale, on est frappé de surprise qu'un aussi petit nombre de couleurs
ait été à la disposition des artistes, sous le second empire pharaonique et sous
les Lagides, aussi bien que dans les premiers temps de la civilisation égyptienne; et
(ju'il leur ait été possible, surtout sous le premier empire, alors (jue les rapports avec
les |)euples étrangers étaienl sévèrement prohibés, de répondre à toutes les exigences
hiératiques.
Cei)endanl,sur le premier point, il n'y avait là, en réalité, rien que de très-logique ;
car il snftitdc se souvenir que les couleurs avaient, chez les Égyptiens un sens essentiellemeut
symbolique, et (|u'en raison de ce fait quelques-unes devaient être incontestablement
proscrites. Nous nous bornerons à celte seule réllexion, parce que nous ne croyons
pas ([u'oii puisse être autorisé à hasarder une hy|)othèse quelconque, à cet égard, avant
(lue la science historiiiue ait abordé, sinon résolu ce problème intcH'cssanl à tant de titres.