78 L ' A R T ÉGYPTIEN.
durée de sou règuc. Au livre IV des Jïois, la Bible parle d'uu roi des Élhiojiieus ([iii
villi au seeoui's du roi Ézécliias, allatjue par Seuiiacliéril) ; d'après la chronologie
b i b l i q u e , cel évéuemeut doit être jilaee à Tau 710, el celte date tombe daus les
limites de la chronologie de Manéthou. Nous avons vu aussi que Sévichos, appehi
Sua ou Seva dans la Bible, secourut Osée; la chronologie biblique place cet événement
en 720, el, d'après celle de Manéthou, Sévichos monta snr le Irône eu 728. Il y
a donc accord sur toutes les circonstances principales; el nous ]>onvons en conclure
que l'application ([ue Champollion a faite aux ivoins i)haraoiu(iues de son alphabeL
trouvé au moyen des noms des Ptolémées, est l'ondée et parlailemenl légitiuie.
La xxiv'^ dyuasl i e est saïle, et n'a qn'uu roi, Bocclioris, qui régna quarante-quatre
ans et laissa envahir TÉgypte par les Éthiopiens; la xxuf esl tanite el comprend
q u a t r e rois qui régnèrent ensemble quatre-vingl-neuf ans : Les monuments ne
dounenl rien de certain pour les rois de ces deux dynasties.
La xxn' est mieux connue; elle est originaire de Bubaïlis, vitle de la basse
Égvpte, el eut neuf rois qui régnèrent jjendant cent seize ou cenl vingt ans : son fondateur
fut Schescliouk, que Manéthou api)elle Sésouchis, el la Bible Schischak ou Sésac ;
il esl nommé dans Manéthou avec Osorchôn et Takelothès. Les cartouclies de ces rois
se trouveul au monument de Karuac, qui a été, ue rouillions pas, couslruit à plusieurs
reprises, comme le jirouve l'aspect même du monument. On y lit d'abord : Amon-Maï
(le chéri d'Arnon) Schescliouk; puis le roi y figure au milieu d'une foule de prisonniers
de nations diverses, qu'il conduit devant la trinilé thébaiue. Son fds Osorchôn, que
nomme Manéthou. figure aussi sur le jialais de Karuac el sur les mur s du graud temple
de Bubaïlis : ils paraissent, ainsi que leurs successeurs, avoir exercé les fonctions sacerdotales.
Takelothès esl })eu connu; cependant sou nom existe sur les monuments, el
ltï)rliculièrement à Karuac, dans la grande cour du palais, cour que Chanipolliou a
nouimée à juste tilre « la cour des rois bubaslites ». Pour celle xxif dyuaslie, la Bible
f o u r u i l quelques j)oints de re])ère donl ne parle jioinl Hérodote. L'au 5 (bi règne de
Roboaiu, qui correspond à l'an 073 avant J.-C., Sésac ou Schischak dévasta .lérusalem ;
or, ira[)rès Manéllion, Sésoncliis a régné dejiuis l'an 071), el pendant trente el un aus
(Manéllion dit viugt el un; mais il faut lire trente et un, car ou a une date de l'an 28).
11 est ijuestiou aussi daus la Bible d'un roi Zorok, on Soi'ok, ([ui eut des ra]ii)orls avec
la Judée, sous le régue d'Asa, i)elit-(ils de Boboaiu : Est-ce Sésouchis ou sou Ills Osorchôn?
Je croirais pliitôl que c'eslle premier; toujours esl-il (pi'à Karuac, daus la scène
de triomphe de Sésouchis, on voit pai-nii les prisonniers un priuce à barbe ]ioinlue et
à physionomie asiali([u"e, qui est nommé louda Jlamalcl. ])ans la même scèue, ou lil
encore : IN'araïm, le pays tics (leuves; c'est le nom hébraïque (h:; la Mésopolaïuie : d'où
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l'on pourrait conclure que Sésouchis élendil ses conquêtes au loin, i ^ e u t - c l r e même
ius(iu'à l'Euphrate. , ta • i
" Nous voici remontés jusqu'à la lin du dixième siècle, presque aux temps de Bavui
cl de Salomon, puisque Roboam et Sésouchis èlaienl coutemporaius. Jusqu'ici uous
u'avons pas eu besoin de recouri r à fhypot l iès e des dynasties collalérales, inventée, nous
le croyons par le chevalier Marsham ; el donl les anciens, Manéthou nolammenl, ne se
sonl pas doulés. Ce système, il esl vrai , n'a pas beaucoup de partisans; d'Origuy Ta
, d o p t é et, de notre temps, lleeren el Géséni.is : Mais ces savants n'ont pas vu que ,.ar
PV ils se privaient du bénéiice des synchronismes bibliques. Jusqu'à la xxif dynast,e,
il esl inclusivement insoutenable. Toutes les dynasties que nous avons passees eu
revue sonl certainement successives et non collatérales.
Eusèbe et Jules Africain ont retranché, on ne sait pourquoi, toutes les dyuast.es
MU delà de la xvn^ Jusqu'à la xiv% le système des branches collatérales ne ]»eul être
admis puisqu'on voit que le pharaon, sous lequel Joseph administra, l'institua maître
<le « tm.le l'Égypte . : Mais un passage de Manéthou, rapporté dans Josèphe, semble
prouver rexisteuce de dvnasties collalérales simultanées; il y est dit que les rois de la
Thébaïde, s'étanl ligués « avec ceux du reste de l'Egypte », eutreprireut une guerre
lonoue el difficile contre les rois pasteurs : Cependant, nous l'avouons, ce passage
ne nous parait pas convaincant . On ne peut pas prendr e pour l'état normal de l'Egypie
celui où elle fut rédui t e par l'invasion des pasteurs. 11 sembl e donc naturel de croire
que, pendant la domination des étrangers, PÉgyple fut partagée en petites principautés
que défendaient conune ils pouvaient les ,.elits souverains qui s'étaient maintenus
indépendants.
Ou conçoit bien qn'il u dû se passer alors eu Égy,Uc ce qui se passa plus lard en
Espagne peudaul la douuuaùou des Arabes. Des pelils Éla.s durent se former : sépares
les uns des autres par les vainqueurs, ils ue parvinrent que très-tard à se coaliser,
à réunir leurs efforts pour clu.sser rennemi comnnu,: Mais une fois .(ne les pasleurs
eurent été expulsés, luni t é fut rétablie. Aussi voit-ou daus lonles les partu^s de
l'Égypte, depuis Thébes jusqu' à lléliopoUs, des monument s fondés par la kvu>» dynastie,
la plus reinanpuiblc de toutes.
|,a XV,' dynast i e est originaire de Tanis ; elle se compose de sept rois qui régnereiil
de 1100 à 080, c'est-;,-.lire pendant cent trente ans environ. Les noms de ces rois sont
dans Manéthon. Tour les deux premiers de cette dyuaslie, il reste quelques souvenirs
dans lies stèles provenant d'Abydos; le premier y est ,lésigné sous le uoni de Man-
, ,,„,,p,ocl.é de celui de Mendès ou Ismeudès, qui est a la-tete
de la xx,= dvuaslie dans les listes de Manéthou. Strabon parle aussi d'un roi Ismeudes
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