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inent si doux qui nous rapproche de la patrie
par-tout où i on reconndît ses moeurs.
Sa. physionomie, son langage.
Les femmes du Gap, lorsque je les vis
pour la première fois, m’avoient à la vé-
fité étonné par leur parure et leur élégance
j mais j’admirois sur-tout en elles
cette décence, cette retenue toute par-
tîculiè re aux moeurs hollandoises et qu au-
cun contact n’avoit encore altéré. En seize
mois , les choses étoient deja fort changées
: ce n’étoit plus les modes françoises
qu’on suivoit, c’en étoit le ridicule : les,
plumes, les paiiaches,, les rubans , les
chiffons s’entassoient sans goût sur tou-,
tes les tètes et donnoient aux plus jolies
figures un air de bambochade qui souvent
provoquoirle rire lorsqu’on les voyoit
paroitre-. Ge délire avoit même gagné les-
habitations voisines : ces femmes n étoient
plus reconnoissables. G etoit de toutes
H I S T O R I (J U E.' fit
parts ün costume tout nouveau, mais si
bizarre qu’il eût été difficile de décider d©
quel pays on l’avoit apporté.
Je m’étois procuré, sur mon passage,
une grande quantité de plumes d’autruche
, que je comptois faire passer en Europe.
Dès que les femmes en furent instruites,
il me fut impossible de les envoyer
à leur destination. De tous côtés,
on accouroit pour m’en demander ; des
geris même que je ne connoissois pas se
présentaient de la part de celle-ci de celle-
là et demandoiênt naïvement une douzaine
de panaches pour le soir. Je m’empressai
de donner toutes mes plumes, afin
de fermer boutique au plutôt. C ’étoit la
folie du jour, et un moyen si prompt de
¡s’insinuer dans les bonnes grâces des belles
, que beaucoup d’officiers avoient imaginé
d’en tirer de France pour les satisfaire,.
De leur côté, les maris, disputant