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vire étoit en effet un contrebandier qui
fut jugé de bonne prise e t , je crois , ven-
du au profit de la Compagnie. Pendant
quelque tems on ne parla au Cap que de
la valeur de Staaring» Mais des affaires
particulières l ’ayant rappellé en Hollande,
il partit avec sac femme ; et pour éviter
d’être attaqué en route par quelque vaisseau
anglois, il en monta un danois qui
alla le débarquer à Copenhague»
L ’aventure du navire pris au Cap, étoit \
parvenue à la cour de Daneniarck; mais jj
on ne la savoit que confusément, et Staa* 5
ring avoit à craindre que si: cette cour ap-
prenoit son arrivée, elle ne le fît arrêter |
et mettre aux fers, jusqu’à ce qu’il lui
fût venu des éclaircissemens plus précis. |
Des amis le prévinrent du danger qu’il 1
couroit. Il crut devoir s’y soustraire , étl
partit secrètement, laissant à Copenha-1
gue son épouse qui pe tarda pas à le re?
H f S T o R I Q U E, X X X j,
.joindre en Hollande, où peu après elle
eut, comme je l’ai dit, le malheur de le
perdre 5 mais il laisse un fils , qui sans doute
remplira un jour les destinées brillantes
auxquelles l’appelle le nom dont il a hérité.
t Le tems.que je passois à la ville n’étoit
pas un tems perdu pour mes goûts et
pouç mes études. Non seulement j ’étois
venu à bout, avec une partie de ce que
j ’avois apporté , d’y former une collection
■ assez curieuse ; mais il ne se passoit guère
*de jour, sans que je m’écartasse plus ou
|moins loin dans la campagne, pour aller
travailler à l'augmenter. Scarabées, mouches,
papillons, chrysalides, nids , oeufs, '
■quadrupèdes, oiseaux de toutes espèces ,
attout m étoit bon, tout me servoit, soit
||pomme pièce de cabinet, soit comme étu-
|de. Il y avoit dans la maison de Boers une
jpor{:e de ménagerie où je venois très-fré