
Le danger où ils s’étoient engagés par attachement
pour moi, l ’assurance qu’ils m’a-
voient donnée de me porter à l’autre bord,
leur faisoient un devoir de périr en espérant
toujours de me sauver. Ils déployoient
des forces sur-humaines 3 néanmoins, je
Commençois à désespérer, et la dérive qui
devenoit de plus en plus rapide, et nous
approchoit nécessairement de la mer, ne
me laissoit d’autre perspective que d’abandonner
le tronc, mon collier , mes fusils ,
tout l ’équipage, et de nie jetter à la miséricorde
de mes Hottentots, afin de gagner
au milieu d’eux, soit le rivage où nous tendions
, soit le rivage d’où nous étions partis^
Au milieu des plus vives alarmes que
j ’aie éprouvées de ma vie , le croirâ-t-on ?
une consolation douce venoit en adoucir
un peu l’horreur. J’ai fortement éprouvé
dans cette rencontre, combien nos maux
diminuent lorsqu’ils sont partagés ; et quel-
qu’inquiétude que m’inspirât la vue de
mes braves , qui se sacrifioient pour l’amour
de moi , et couroient à une mort
certaine plutôt que de m’y , abandonner
seul , leur action généreuse rendoit ces
e n'! A r a i q v %. Afth
derniers moffiens' moins amèHs jë prérre-
sois après aVoifépùisé tous les ‘sécôufs (le
l’amitié.
Cependant* ces pàùVfesLîottéùfdtS ; exténués*.
liàlëtatis , s’enéourâgdiërit: encore
'd’une voix foi blé ; aucun d’eux n'é lâc'ha ISs
3e<j>urroyes attaùbéëâ- à mon* âûbfé,' Ùncùn
ne cessa de nagèfr%^d’Gppbsùr 'dTÉÎ;fflÔi&
kjüelqüe téSistâiiee âü coulant j 'èn%ubs-
tituânt de- la sorte l’adresse 'à lâ! force ;' et
tirant tout le !parfiriJpbs‘s'îblè d e là TifcOns-
tùncëk Au noiùbie dû ces Amcâiris, 11 y
4nTavoit un; dOUt les services étaient aussi
îlouveaux-porlf mbig que je Fëtois pour lui 3
ir nferfe cédïnt point à ses camafadës en zèlfe
• et en courage , et je crois qü’-il sé séfôît
- laissé entraîner Ùlàtafer Uiï des premiers.-' ’ '
.t Nous y touchions lorsque jë m’appér-
çus, à la diminution de résistance, que notes
avions passé lâ plus grande roideur du courant.
Oest alors qu’ils ramassèrent le peu
de forces qui leur étoiônt restées, èt qu’ëii-
fin, se retrouvant en plein èalme, ils'Com-
mén çèrent’ à respirer y et gagnèrent le resae,
qui bientôt nôùs pefmlt d’aborder la terré.
Le prernier qui lu sentit, l’annonça par un
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