
çheresse, telle que toutes les Hordes de
petits Namaquois ayoïerit quitté l’intérieur
des terres, pour se raprocher des bords de
la mer.
Par le spectacle que j ayois sous les yeux,
je pouvois juger de ce que devait être la
contrée dans laquelle j ’allois entrer ; et cependant
je me fiattois encore, et çlierchois,
pour ainsi-dire, à m’abuser ; tant ce qu’on
souhaite avec ardeur paroît facile et probable
! Si la contrée des petits Namaquois
a ete privée de pluie, me disois-je à moi-
Uieme , peut-être la disette d’èau n’a-t-elle
été que locale ; peut - être les cantons situes
au-dela, n’ont-ils pas éprouvés cette
même sécheresse ; peut-être ont-ils de trop
ce qui manque au leur. Ainsi, raisonnant
d’après des données vraisemblables, quoique
très - incertaines , je m’occupois des
moyens de traverser ce pays, dont l ’aridité
, toute effrayante qtdelle étoit, pou-
voit néanmoins n’être pas une difficulté
invincible ; et j ’espérai qu’à celui-là, en
succéderait un autre "plus, humide, peut-
être, et dont la température et la fécondité
me dédommagerait de toutes mes fatigues.
e n A f r i q u e . 237
Quand la veuve Van-Zeil me vit déterminé
à partir, malgré ses avis et ses représentations
, elle me forma une petite pro*
vision de biscuit ; puis chargea ses deux fils
de me montrer le seul gué où je pourrais
traverser la rivière sans aucun risque d’avarie
pour mes effets ; il fallut la descendre
assez bas. Arrivés au passage où mes
guides m’ayoient conduit avec leurs boeufs ,
ils voulurent , par amitié, me suivre sur
l’autre bord ; et passer même la nuit avec
moi; je m’y refusai, parce que le tems tour-
noit visiblement à la pluie ; je craignois que
les eaux n’augmentant tout - à - coup, ils
ne pussent s’en retourner. Bien me p rit,
d avoir traversé la rivière ce même soir ;
car pendant la nuit il survint un déluge,
d’eau, qui dura, sans interruption y trois
jours éntiers ; et qui me flatta de quel-
qu’éspoir pour l’heureux succès de mon
voyage»;, sa violence fut même telle, dès
la premier moment , que je fus obligé
d’arrêter et de campèr sur la rive même.1
Ma bonne fortune mé servit* bien dans
cette occasion; un jour plus tard, il n’y
avait plus de gué à espérer pour moi ; et