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tmément le plus triste abandon de la nature.
Leagelmottes -sont,, en général, des
iseaux sinistres, qui ne se nourrissent que
de grains et d insectes et que l ’on ne ren.'
«mtreque dans les terres arides et brûlées.
Deja leur affluence m’avoit causé de grandes
alarmes pendant mon premier voyagez
je me rappelois qu’an sortir du Sneuw-
berg , en traversant le stérile pays du
Karauw, yen avois ™ des volées nombreuses
signe également funeste de la stél
nlite de ces contrées. Mais', ni dans le
fertile pays des Caftes , m dans les bosquets'
enchantes d’Auteniquoi,jen’en ¿vois jamais-
apperçuune seule : ce rapprochement fatal
acheva de répandre l ’effroi dans mes sens.
' n u , ? et‘0nS d ’assez bonne heure a Ohphants-Kop pour espérer de faire encore
quelques lieues avant la ehûte du jour
et j y etois déterminé d’autant plus puis-
sarnment, que, ne trouvant là ni pâturage
, ni eau,- il fafloit bien tenter le ïiazarcf
de rencontrer plus loin un campement meilleur.
-Mâis quand j ’eus donné l ’ordre du
départ et qu’il fut question d’atteler les
boeufs, tous, sans en excepter un seul,
refusèrent le service ; tous se couchèrent
autour de la voiture avec une apparence
d’abbatement qui annonçoit que c’étoit-là
qu’ils vouloient mourir.
Jamais situation ne fut plus horrible;
je me voyois forcé à passer, la nuit sur ce
terrain brûlé, ou mes attelages alloient périr
par la dure privation- de boisson et de
nSurriture 5 nous mêmes, nous étions dévorés
par la soif, et, pour comble de malheur,
je n’entrevoyois ni remède ni espérance
aucune. Cependant pour tenter en-,
core une dernière ressource, j ’ordonnai à
tout mon monde d’employer ce qui nous
restoit de jour à chercher à la ronde,Chacun
de son côté, quelques trous ou quelques
rochers qui continssent un peu d’eau.
Moi-même , j ’allai à la recherche avec mon
singe et mes chiens ; mais, hélas ! mes Hot-
tentots, et moi-même, nous revînmes tous
au camp les uns après les autres, en ne rapportant,
pour toute consolation, que ces
mêmes paroles : « Je, n’ai rien trouvé : 3?
affreuse perspective, qui nous condam-
noit tous à souffrir.
Ho î quelle foule de réflexions sinistres