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devenir inutile. Bu vain nous tentâmes dif*
férens autres moyens pour en tirer parti,!
en détruisant son odeur et son goût 3 rien
»e put réussir, et je n’y songeai plus.
Déjà, dans mon dépit, j ’avois oublié le
iâit de ma jatte, quand, deux heures après,!
m’étant avisé d’y regarder, je fus fort sur-1
pris de le voir tourné 3 il étoit à présumer I
que toutes auroient h* même faculté, J’enI
éprouvai deux autres ,, et ma montre enj
main, j ’examinai combien il fallait de temsI
pour qu’elles produisissent le même effet,!
En quatorze minutes le lait fut caillé 3 mais I
ce qui étoit à remarquer, c’est qu’il n’avoitl
point de mauvais goût. Ce fait fut pour!
moi un trait de lumière. Il m’annoriçoit quel
dans ma route , je pouvois promptementI
et à ma volonté , avoir des fromages frais;!
et la découverteI m’étoit trop importante I
pour n’en pas profiter.. Pendant mon pre-|
mier voyage, un heureux hasard du même |
genre m’avoit donné du beurre , en chan-1
géant le lait en cette substance par les seuls!
cahos de la voiture. Avec mes vaches et I
mes chèvres , j ’allois dorénavant avoir sans I
peine du beurre, du fromage, du petit-lait. I
Je I
£ N 1 Ql t tÿ f
ïë pris donc quatre jattes , que j ’emportai
avec moi, et qui me Servirent pendant
toute ma route. Il est vrki qu’elles he con*
servèréht pas toujours leur vertu dans toute
sa force 3 àu bout de quatre à cinq mois ,
S feïlé parut s’afïbiblir 3 et le lait alors se Càilla
plus lentement. I f y eût même, suivant les
! degrés de température , des circonstances
ôu l’effet ne s’opéra qh’en cinq ou six heu-
resj mais il eût lieu constamment, et ne cessa
; entièrement qu’au bout de six à Sept mois 5
| cependant les vases gardèrent toujours leur
mauvais goût de marée. '
Avant çlé quitter le Cap, j ’âvois préparé/
pour ma famille, plusieurs lettres dans lesquelles
je la prévenois de mes projets, et
lui rendois compte de mon second voyage
et des moyens que j ’avois imaginés pour le
faire réussir. Il île m’étoit pas possible de
lui donner des reh sei gii ernens sur la route
que. j ’allois tenir, parce que moi-même je:
iignorois , et qu’elle dépendoit absolument
des circonstances locales qui pouvoient ou
mè favoriser ou më contrarier. Je disois
seulement qu’en général mòn plan étoit de
trâVérsër toute l’Afrique du sud au nord,
Tome I, M