
SCX P R E C I S
à faire leur descente à la Baie-aux-Bois,
non seulement on le dégrada dans toute
sa longueur, mais on le coupa d’espace
en espace par de larges fossés et de profondes
excavations. Ce n’étoit pas sans
douleur que je contemplois ces ouvrages ,
qui n’étoient dans le fond qu’une destruction
malheureuse. Cette promenade matois
devenue bien chère ; je me Fétois comme
appropriée. C'est-là que j ’aimois à me
rendre dans les momens où elle étoit déserte
, pour m’y repaître à loisir de rêveries
et de projets de voyages. J’en avois
compté tous les arbustes, j’en conrioîssois
tous les repos. La guerre et ses préparatifs
venoient d’en bouleverser les gazons,
d’en flétrir les fleurs. La ville avoit perdu
pour moi son plus grand charme et sa,
plus belle parure.
. Dans le voisinage, depuis la Pointe des
Pendus, qui avoisine la croupe du Lion,
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jusqu’au fond de la baie, le rivage étoit
défendu par toutes sortes d’ouvrages nouveaux.
Par-tout on avoit multiplié les
batteries. Il est Vrai qu’il manquoit à tout
cela du canon ; mais l’Isle-de -France avoit
promis d’en envoyer ; e t s i je m’en souviens
bien, les canons, en effet, arrivèrent
quand la paix fut signée.
® La ville elle-môme devoit être défendue
, vers Fest, d’une forte clôture de palissades
, qui , commençant au rivage ,.,
venoit aboutir au pied de la montagne du,
Diable. G’étoit encoreTIsle-de-France qui
devoit fournir les bois nécessaires à cette
circonvallation ; et cet engagement au
moins fut mieux rempli' queJ’autre. Mais
pour une administration qui possède de
vastes et immenses forets, n’étoit-ce pas
une honte que d’aller, à huit cents lieuea
de distance solliciter, chez une puissance
étrangère, dea secours qu’elle pouvoit^
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