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prit même une tournure sérieuse ; et pendant
quelque tems on craignit, pour nos
deux héros de comédie, une fin tragique.
Mais enfin tout s’arrangea ; et soit ménagement
pour leur personne et leur corps ,
soit reconnoissance pour le plaisir qu’ils
avoient procuré, on se contenta de les
bannir, et de les embarquer sur un vaisseau
qui retournoit en Europe. Je les vis
partir. La troupe comique resta incomplète
: honteuse de son aventure, elle
n'osa ni leur chercher des successeurs ,
ni reprendre ses fonctions.
Quelque étourdissais qu’eussent été,les
plaisirs, le gouvernement ne s’étoit pas
endormi sur le danger qui menaçoit la
cdonie. Comme chaque jour il s’attendoit
à être attaqué par la flotte angloise, il
avoit multiplié ses moyens de défense et
ordonné différens travaux et des fortifications
nouvelles. Mais quoiqu’à mon dé-
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¡¡■part les ouvrages fussent déjà commen-
cés , à mon retour ils n’étôient pas ache-
llvés encore, et de toute part je voyois
Ides bras en activité.
D'abord les travaux avoient été conduits
avec beaucoup de zèle et d’ardeur,
, parce que les habitans, échauffés par leur
■intérêt particulier , qui en ce Moment se
Krouvoit réuni à l’intérêt général, étoient
■penns volontairement offrir leurs services
et se mêler parmi les travailleurs, jd i -
■|és et vieux, militaires et magistrats,
Bnarins et propriétaires, tous ambition-
|ioient l ’honneur de coopérer à la chose
publique et à la sûreté commune. Cetoit
Braiment un spectacle admirable que toute
cette multitude, qui, chargée de pioches ,
de bêches et autres instrument pareils ,
J matin sortoit de la villé en ordre, et
afloit gaiement* se rendre aux atteîîers.
Mais ce beau feu ne dura pas long-tems
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orne I. ?