
oe x x i j P r é c i s
quemment faire des observations et.quel-
truefois aussi des expériences.
C’est par. ce moyen , joint à ce que
m’ont mis à portée de voir et d’apprendre
mes deux .Voyages, que je suis parvenu
à me procurer des connoissances certaines
sur la nourriture , les goûts , les
habitudes, fexistence plus ou moins longue,
etc., de certains animaux. Je donnerai,
par la suite, quelques-uns de ces
détails, dignes d’intéresser les naturalistes.
En ce moment, je me borne à rapporter
une expérience, qui, ne s’accordant
point avec la marche de ma narration,
y seroit étrangère, et ne peut par
conséquent avoir sa place qu’ici.
J’avois remarqué souvent que des araignées
ourdissoientlèur toile dans certains
lieux isolés et fermés où il étoit très-difficile
à des mouches , et à des moucherons
même, de pénétrer , et j’en avois conclu
que
H I S T O R I p U E. X X X iij
que ces animaux dey,ant être long-tems
privés de nourriture:, ils dévoient être ca-
pables de supporter long-tems l abstinèn-
ce et la faim. ;
Pour., m’en assurer, je pris, une forte
araignée de • jardin , que j ’enfermai sous
une cloche de verre- bien lutée ; et je la
laissai là:pendant dix mois entiers. Malgré
son long jeûne, elle parut, toujours
également alerte et vigoureuse; seulement
je remarquai que son ventre, qui au moment
de f incarcération avoit la grosseur
dune noisette, diminua insensiblement^
au point de n avoir plus que celle d une
tête d’épingle.
k A celte époque,.'je fis entrer sous la\
cloche une autre araignée, de même- es-
jfcce-, et aussi grosse que l’avoit été,la
première. D abord elles s’éloignèrent l’une
de 1 autre, et pendant quelque tems restèrent
immobiles. Mais bientôt la maigre,
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