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toute émeute il ne faut souvent, pour rendre
la tranquillité à une multitude égarée,
que lui ravir son Chef ou l’abattre à ses pro
près yeux. Quant au reste des mutins, ils
furent livrés à la clémence du capitaine et
des officiers, qui accordèrent une amnistie
générale , et tout rentra dans l’ordre.
Nous nous fîmes reconduire à terre, plus
empressés que jamais de la revoir et d’aller
raconter à nos hôtes tranquilles toutes les
circonstances d’un péril qu’aucun de nous i
n’avôit soupçonné.
Je ne m’attendois guère que cette bisarre
aventure seroit suivie d’un nouveau chagrin
dont les suites se prolongeaient long-tèms
dàns ma mémoire , et qu’en quittant pour
un jour mes amis les plus chers, j ’auroisà
pleurer la perte de l’un d’entre eux et à me
préparer incessamment à ne plus le revoir. !
A mesure que j ’apprpchois de fa maison
de Slaber je tirai, selon ma coutume , des
coups de fusil, pour avertir de notre arrivée
et engager nos amis à venir au-devant de
nous. Malgré mes signaux répétés, personne, !
ne parut; et ce silence de l’amitié sembla
m’annoncer quelque nouvelle fâcheuse.
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Bientôt mes soupçons furent vérifiés,
quand entrant dans la salle, je vis les filles
de Slaber venir à moi avec l’air de la tristesse
et l’intérêt du sentiment. Allarmé de
cet acceuil, dont je croyois que le motif les
concernoit personnellement, je m’empressai
de leur demander quel malheur elles avoient
éprouvé depuis mon départ. « Ce que j a»
« à vous anoncer ne regarde que vous, me
« dit l’une belles : Boers est reparti pour le
« Cap, et avant peu vous allez le perdre-
« Pendant votre absence il a reçu de Hol-
xç lande des dépêches par lesquelles la Com-r
« pagnie accepte la démission qu il avoit
« sollicitée; et, comme, en ce moment, il y a
.« dans la baie un bâtiment prêt a faire voile
« pour l’Europe, et qu’il a résolu de s’y em-
<c barquer, il est monté à cheval avec Lai'-
.« cher, et nous a quittés pour aller sans dé-
-cc 4lai faire à la ville les préparatifs de son.
■« départ. Nous nous trouverions heureux si,
ce après l’avoir perdu, nous pouvions vous
« garder quelques teins ici, vous et votre
«ami : cependant je me crois obligée de
«vous dire qu’en partant, Boers, a prévu
■fc que,peut-être, vousyoudries lui donner
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