
chettes de friandises ; c’étoit un trésor
dont, il annonçoit la découverte par des
bonds multipliés ; et nous en profitions avec
lui. Pour moi, lorsque je trouvois de ces
fourmilières vides, et qui . n’ayant été
ouvertes que par un des côtés, conseryoient
encore leurs voûtes intactes et saines, je
savois en tirer un parti très-utile ; c’étoit
un four naturel où mon monde et moi
nous préparions nos alimens ; il ne fallait
qu’y faire quelques dispositions particulières,
le nétoyer tont-à-fait, le chauffer
avec du petit bois : alors nos viandes y
cuisoient à merveille.
Si l’on s’en rapporte à Kolbe, le Swart-
*Land et le Vingt-quatre-rivières, quand
les Holland ois vibrent s’y établir, étoient
occupés par plusieurs peuplades de Sau-
, vagCS dont il donne les noms. Aujourd’hui,
non-seulement il n’existe plus une seule
de, CCS nations primitives et indigènes,
, niais la tradition ne dit même rien sur
f lénr prétendue existence. Assurément, j ’ai
trop horreur du crime pour entreprendre
de l’excuser quelque part qu’il se trouve ;
«i les premiers colons ne se sont emparés
des deux cantons.que je viens de nommer,
qu’en exterminant les habitans ; ce sont
des monstres , dont le nom et la mémoire
doivent, pour jamais, être dévoués à l’exe-
cration. Mais avant de les condamner, ne
* faut - il pas s’assurer avec évidence qu’ils
sont réellement coupables ? Ce Kolbe, qui ,
à chaque page, se montre si fautif, né le
seroit-il pas encore sur cet objet ? Les
nations qu’il cite, ont-elles existé réellement
, et croiroit-on que les Hollandois
les ayent détruites, quand parmi eux et
autour d’eux il subsiste tant de hordes de
Hottentots , qu’ils ont conservées ?
Quoiqu’il en soit de ce fait, l’état ac-
' tuel des Vingt-quatre-rivières est, comme
je l’ai déjà dit,, là partie la plus agréable
de la colonie Hollandoise; car, non-seulement,
on y cultive les graines de toutes
espèces, ainsi que les légumes; mais les
habitans se sont encore adonnés à la culture
des fruits; et ce genre de commerce
est d’autant pins lucratif pour eux, qu’ils
sont presque les seuls à l’exercer, et n’ont
ù craindre que peu de concurrens. Ce sont
p articulièrem en t des citrons, des oranges,