
V o y a g e
et sur-tout durant la mousson d’IiivefV
« Ea pluie enliii ayant cessé le troisième
jour, je me remis en marche j et après avoiU
suivi-pendant trois heures le coürs du fleuve
en le descendant, j ’arrivai au eonfluènt d’une
petite rivière, nommée en hettentot K o ï-
g nas t et par les Hollandois Dwars-rivier ( rivière
qui traverse ). Celle-ci , comnie la plupart
de celles d Afrique, ùe coule que dans la
saison pluvieuse ; elle étoit si:profondément
encaissée dans 1 endroit où nous pouvions
la passer , que nous rie l’apperçumes qu?au
moment où nous la touchions. Elle se jette
dànS celle des éléphans j -ét j ’étois obligé
deîa traverser. Ce passage , à dire lé vrai,
m’inquietoit beaucoup ; rioti, pour lé Koï-
grias lui-même, -qui a péri de largeur et
qui, ne recevant presque pas* d’eaux étran-
gères, s’étoit peu accrue.' par les pluies ;
mais pour la difficulté d’y‘ descendre , à
cause de la hauteur et de l’escarpement
de ses rives. D ’ailjelir^,' le terrain où nous
nous trouvions, étant une terre glaiseuse
les pluies 1 a voient rendu, tellement glissant,,
que la descente en deverioit très-dangereuse'
pour mes voitures. Ainsi , sécheresse *et
pluie,,
pluie, tout me contrarioit, tout sembloit
combiné pour me présenter à chaque pas,
des obstacles nouveaux.
Klaas, voulant contribuer par ses soins
à l’heureux succès de notre passage, se
chargea de conduire le premier chariot, e t .
il se mit à la tête de l’attellage ; mais en descendant
, le pied lui ayant manqué > il tomba
; et avant qu’il eut le teins de se;relever, '
non-seulement, Ja première paire de boeufs
le foula aux pieds, mais les quatre autres
lui passèrent aussi sur le corps ; heureusement
je m’étois apperçu de sa ehùte, Mes
cris attirèrent à son secours ses/camarades
, qui, favorisant par leur résistance ,
les efforts que faisait le conducteur poux
retenir les timoniers , arrêtèrent la voiture
au moment où déjà elle touchoient les bords
de la rivière, et alloit rouler sur le mal-;
heureux . Je l’arrachai de dessous les-boeufs;*
mais il m’est impossible de dire tout ce
que j ’éprouvai de joie, quand, l ’ayant remis
sur pied, et interrogé sur sa chute ,
il répondit qu’il ne» se sentoit aucune blessure.
Les boeufs cependant lui avoient fait
Tome I , Q