
52 Y O Y A 6 lï
de; la colonie aux premiers magistrats de
l ’administration | mais il s’étoit empressé de
nous montrer, dans le plus grand détail,
ces vqstes caves où peuvent entrer des voitures
toutes chargées, ces tonneaux à cercles
de cuivre bien luisant et ces différeus
vins, avec. l’acte de leur âge bien légalisé.
.. Cet llomme se nommoit Cloete ; ses af
faires l’amenoient souvent à la ville : rarement
ii s’abstenoit de venir faire sa cour
au-fiscalj il avoit affecté dans ses visites,
de m’inviter à revenir le voir à Constance.
Peu sensible à la'beauté d’une cave ou d’un
tonneau, je m’étois toujours excusé de
répondre à ses. sollicitations j mais un jour
il rénouvella sa prière avec des instances
si pressantes, il me proposa si affectueusement
une grande chasse dans laquelle ses
fils m’accompagneroient, où lui-même de-
voit me procurer beaucoup d’amusement,
san?, qu’il m’en coûtât aucuns fraix ni préparatifs,
qu’enfin je me laissai vaincre et
pris jour avec lui.
Je,tins parole et me rendis â sa campa-.
gn§, accompagné de Larcher, l’un des amis
de Boers $ mais quelle fut notre surprise,
lorsqu'on entrant chez notre hôte nous vîmes
déployer, pour nous recevoir,' nn air
de grandeur et' de suffisance, de protection
même qui contrasloit singulièrement
avec le ton humble et soumis qu’il âvoit
chez le fiscal 5 apparemment que lé pëtit
potentat, une fois rentré dans ses domai-
' nés, et s’y trouvant plus à l’aise , oübîîoit
en un instant et la ville et ses supëfierlÎsl
Mon compagnon et moi, nous nié* pouvions
qu’êtrei'extrêmemqnt surpris dë cet
:‘aceueil \ insultant. J’avoue que dans cë premier
mouvement’ de déplaisir èt dë dépit,
j’hésitai pour rester ¡ou pour p ht tir ; ët, i
reonsülïant’ sür^ëéla les 'fèûx de nûm àmî
fqni, -de son coté , semfifeft intefrogër les
n iie n s je n’atténdbis que le signal pour
[prendre une détermitiàtiorr■ç mais quand la
réllëxion nous eut cdlmés l’un et fantre,
il nous parût beaucoup plus simple de rester
et d e rinüé amuser rùême dès hauteurs
fde en pr in ce-éigner on'.’ ’ -; S
* LesOOper qu’il nous donna fut splen-
Mide : abondance ét variété dé mêts, élé-
¡iganée danfe Imdééoration, rien n’y nian-
•qna. Il déployoit à nos yeux cette magnifia
D 3