
tous les points de la colonie, jusqu’aux
Vingt-quatre-rivières, de revenir ensuite
au Gap par le Swart-Land, où. je me serois
encore une fois reposé chez mon incomparable
ami Slaber.
Je n’entrerai dans aucuns détails trop
étendus sur les productions des divers cantons
, sur la culture et beaucoup d’autres
objets que j ’ai déjà traités ; jè dirai quelques
mots des hommes et de leur manière
de vivre. Je ne puis cependant me défendre
en. passant d’arrêter mes regards, sur cette
source précieuse des eaux thermales où la
Çompagnie a pratiqué des bains pour lesma-
Jades, et que, pour cette raison,l’on nomme
fiains chauds. C’est-là que Boers, dans un
état’ désespéré, abandonné des médecins,
avoitj recouvré la santé. J’aurois voulu batir
nn. temple dans cet asile, où avoit été
çaqve unami que la mort poursuivait depuis
lqngrtems ; je j’aurois entouré d’une barrière
i; je l’eusse déifié. Aux siècles magi-
qa^es et ;pharmans de la mythologie, dans
ces tems de fictions, souvent aussi profondes
qu’elles étoient ingénieuses, où les fleu-
,ves., .les rivières , les ruisseaux, les fontaie
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nés.ayoient chacun leurs emblèmes cachés,
et appeloient, sous divers rapports ^d’image
d’une divinité bienfaisante, j ’aurois offert
à la naiade de ces lieux un hommage que la
postérité auroit peut-être consacré.
En visitant le F.ransche-Hoeclc , je ne revis
pas non plus sans intérêt cette race de
“ .léfugiés françois, naguère persécutés dans
i Jeur injuste patrie, dépouillés, proscrits,
| §1~É| » chasses par elle comme des hordes
de misérables ; victimes du fanatisme et de
Î1 iiitolerance, et n’ayant d’autre refuge, au
sem de cet abandon affreux, que la pitié
de quelques gouveniemens voisins qui leur
permirent d’aller arracher, aux côtes de
j j ’Afrique, une subsistance qu’on eût craint
j.ineme de leur donner dans une terre, trop
voisine des lieux témoins de leur désastre»
Eloign^ de la France, qui a rejette ses enT
J ,fan s ils .ont oublié son langage , hélas ! et
n ont pas perdu son souvenir : leurs nsages
anemes se sont fondus dans les usages holianv
ois 'y ils ne diffèrent plus guere des autres
polous.;,la trace originelle, est perdue, on
.ne les reconnoîtroit à rien, s’ils n’avoient
conservé, pqur la plupart, des cheveux
C a,