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de galanterie avec les amans - en tiroient
d’Asie et même de Hollande ; le pays n’en
pouvoit plus,fournir assez et elles y étoient
devenues plus chères qu’en Europe,
Tel est l ’avantage particulier que la nation
françoise a par-dessus toutes les au-
" très. Presque par -tout où sa destinée'la
promène, elle acquiert bientôt sur ce qui
l’entoure uiie sorte d’empire. Sa gaieté ,
son amabilité, ses grâces ont quelque
chose de si séduisant ; sa présomption même
et son ton tranchant en imposent tellement
à la plupart des esprits , et surtout
chez les femmes , qu’en peu de tems
elle les subjugue, les domine, et qu’on
se fait une sorte de devoir et d‘honneur
d’adopter ses moeurs et sa langue. Quoique
la ville ne fut occupée que de préparatifs
de guerre, et 'qu’à chaque instant
on s’y attendit à être attaqué par la
flotte angloise, néanmoins les ofdcijprs
HI S T O R I Q U E -
François y avoient déj a introduit le goût
des plaisirs. Occupés le matin à faire
l’exercice, l’après-dlner les soldats jouoient
la comédie. Un quartier de casernes ve-
noit d’étre changé par eux en salle do
spectacle. N ’ayant pu trouver dans la ville
Ides femmes capables de remplir les rôles
de leur sexe; ils les faisoient jouer à
©eux de leurs camarades qui, par leur
jeunesse, par la douceur de leur physiognomie
et la fraîcheur de leur tein, pou?
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voient prêter davantage à l’illusion. Ces
actrices d’un nouveau genre ajoutoient
quelque chose de très-piquant à l’intérêt
©u à la gaieté du spectacle. Quant aux
acteurs, quelques-uns avoient réellement
pour la comédie un talent distingué ; et
je me rappelle qu’un d'entre eux joua si
supérieurement le Figaro du Barbier de
Sèville, qu’au Cap et d^ins son corps 09
ne Fappella plus, que Figaro.,