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son devoir de s’en assurer par lui-méme ï
et dans ce dessein, il monta sa chaloupe,
et se rendit à bord du navire, pour le' visiter.
C est ce que craignoit le Danois. A
peine vit-il le’capitaine en son pouvoir,
qu aussitôt donnant des ordres pour lever
1 ancre , il appareilla et voulut gagner le
large, Mais Staaring, qui avoit prévu cette
trahison , avoit aussi, avant de quitter le
port, pris des précautions pour F empêcher.
De dessus le pont du navire , il fait
un signal convenu, et à l’instant même
la batterie de l ’ouest, qu’il avoit fait établir
et qui portoit son nom, lâche sa voilée
sur le vaisseau. En vain le Dariois
s’emporte contre lui, et le menace, S’il
ne donne un signal contraire, et s’il ne fait
cesser le feu de la batterie, de l’attacher
au grand mat, en l’exposant à périr par
les coups de eanon quai appelle 5 rien ne
l ’intimide ; et loin de céder à cette lâche
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proposition, il renouvelle son signal qui
attire un feu nouveau. A cet aspect, l ’équipage
entre en fureur. On se jette sur
lui, on le maltraite, on le lie au mat ;
■ maisStaaring, au milieu des dangers, insultait
encore à ses assassins. Vous ne savez
ce que vous faites, leur disoit-il en
riant. Eh 1 ne voyez-vous pas que ces boulets
sont envoyés ici par mon ordre, qu’ils
me commissent, et n’ont garde de me
faire aucun mal.
Par un prodige incroyable , sa plaisanterie
se vérifia. Les boulets pleuvoient de
tout côté, et aucun ne l’atteignit. Mais le
vaisseau èn fut tellement maltraité, que
bientôt 011 le vit amejier et venir ignominieusement
mouiller sous la batterie qui
F avoit foudroyé. Au reste , cette expédition,
dont le succès fut presque l ’affaire
d un instant, Et d’autant plus d’honneur
au héros qui l’avoit conduite , que le na