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« Voyez nous du secours; je ne vous de-
« mande de me donner que quatre hommes,
« et j e vous réponds non-seulement de la voi ce
tiire que vous laisserez ic i, mais encore de
« celle que nous avons abandonnée à Krak-
« keel-klip. »
Ce conseil étoit assurément le plus raisonnable
qu’on put donner dans une pareille
circonstance : en ménageant l’eau du rocher,
Sw anepoel, avoit de quoi suffire aux besoins
de son petit détachement; d’ailleurs, il pouvait
survenir quelques pluies qui augmenteraient
la citerne. Je lui laissai quelques
provisions, et fis transporter, sur le chariot
que je laissois, les effets trop pesans, qui
embarrassoient celui que j ’emmenois.ee Mon
ce cher Swanepoel, lui dis-je en partant,
« si le malheur qui s’attache à me pour-
« suivre, attiroit une troupe de Hottentots
« marons ou de voleurs Boshjesman, je vous
ce défend d’exposer votre vie et celle de vos
ce camarades, laissez piller mes voitures ;
ce venez me rejoindre ; et que je Vous re-
« voye sain et sauf comme je vous ai
«< laissé. »
Des cinquante quatre boeufs que j ’avois eu
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en commençant mon voyage, il m’en étoit
morts trente un. Je partageai en trois attel-
lages, les vingt-trois boeufs qui me restoient;
convaincu que huit bêtes suffiroient à ma
voiture, tant elle étoit allégée ; j ’eus même
le soin de ne faire faire à chaque relai,
qu’une lieue ; et ce fut ainsi que j ’arrivai
à Oliphants-Kop ( Tête d’éléphant).
C’étoit encore là une roche à qui sa forme
avoit fait donner le nom qu’elle por-
toit. Je me flattois d’y trouver de l’eau comme
au Schuit- Klip ; et réellement il y en
avoit eu dans ses différens creux; mais il ne
s’y trouvoit plus qu’une vase humide. Mes
boeufs qui, de toute la journée, n avoient
point bu , et qui, la veille, avoient à peine
obtenu quelques goûtes rafraîchissantes,
éventoient toutes les fentes de la roche sans
y rien trouver. De leurs narines , ces pauvres
animaux aspiroient l’humidité qu’exa-
loit la vase ; ils y promenoient leurs langues
pour en lapper les parties aqueuses
qu’elles pouvoient contenir encore ; ils bat-
toient des flancs, et sembloient chercher
à. s’en imbiber par tous les pores. Pour
moi, il ne me restoit qu’un peu d’eau
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