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ber5 et , dans l ’épanchemènt de mon affeo
tueuse reconnoissance, j ’embrassois mille
et mille fpis l’honnête famille à qui je
devois tant, qui jusqu’à ce moment m’a-
voit comblé d’amitiés et de soins, et dont
je croyois me séparer pour toujours. An,
moment où j ’aliois les quitter, la jeunesse
des enyirons, se présenta pou'r prendre congé
de moi, et assister à mon départ. Telle
est l’étiquette du pays quand on veut témoigner
quelque considération aux per-;
sonnes que l’on honore. La troupe me
salua par une déchargé de sa mousqueterie,
çt moi qui, m attendois à ce témoignage de
politesse, j y fis repondre par une salve
de mes Hottentots, Monté à cheval, les
jeunes gens m’escortèrent sur les leurs
pendant plus d’une lieue. Enfin, il fallut
se séparer j nous nous donnâmes mutuellement
la main j je fus salue de nouveau
par une pétarade générale, et j ’y répondis
par la mienne et par celle de mes gens. A
dire le vrai, je regrettois de brûler ainsi,
très-inutilement, ma poudre j niais l’usage
l ’exigeoit, et je ne pouyois m’en dispenser
sans manquer aux égards, et sans india.
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poser contre moi des hommes qui, vor
lontairement, me préyenoient par l’hon«r
neur le plus grand que les préjugés; du
pays leur permettoient de me rendre. Plusieurs
colons des environs de la ville ont
des boîtes pu de petits canons pour ces
saluts.
Il est aisé, dans la partie méridionale
de l’Afrique, de faire une longue marche
pendant les plus beaux jours de l’été , é’est-
à-dire, en janvier, où le jour est de quatorze
heuresj mais aù solstice de juin,
quand le soleil est dans l’hémisphère septentrional,
les journées n’étant plus que
de neuf heures et demie, la longueur des
nuits ne permet pas au voyageur d’avancer
autant, qu’il le désireroit, Or, telle
étoit à peu-près l’époque où je me mettois
en route. D’ailleurs, obligé de traverser
la colonie, je devpis m’attendre à être retenu
de toutes parts, par les instances et
la politesse des colons j et, en effet, c’est
ce qui m’arriva le premier jour. Jem’étois
proposé de camper près de l’habitation de
Louis Katsten j mais ce brave, et respectable
Colon, dont j ’ai eu occasion de par?