
cheresse et la stérilité. Mon singé seul étoît
étranger à la consternation générale ; p
naontroit, au contraire, une joie excessive,
suivoitdes yeux la direction des sauterelles,
attendant avec impatience qu’il en tombât
quelques-unes qu’il pût Saisir et croquer
à son plaisir.
Tandis que nous jouissions pour l’instant
des rafraîchissemens nécessaires, nous
ne laissions pas de nous livrer à nos recherches
et travaux ordinaires. Nous trouvâmes
en abondance, parmi les rochers et
sur les montagnes qui nous environnoient,
de petits quadrupèdes, qu’on nomme dans
le pays JDassen. C’est le daman de Buffon.
Je savois déjà, par expérience, que cet
animal est un très-bon manger. Après tout,
pour les gens qui ne vivoient depuis long-
tems que de boeuf et de mouton maigre ,
c’étoit une occasion heureuse de varier
notre nourriture, et cette viande grasse1,
quelle qu’elle fût, devoit être regardée comme
un régal délicieux. Mes gens la dévo-
roient des yeux, avant même qu’elle lie fût
en notre pouvoir ; nous nous mîmes donc
tous à la chasse des damans, et chacun de
Bon cô té s’en procu ra au tan t q u ’ il p eu t eii
rencontrer. D é jà , j ’en avo is tué q u e lq u e s -
u n s , lorsqu’en tou rn an t u n e ro ch e je fis
le v e r u n e panth ère , que je t ir a i ; mais le
p lom b de mon fu sil n ’é tan t p o in t assez
fo r t pou r la tue r sur le c o u p , e lle m ’é ch a p p
a ; cependant i l é to it prob able q u ’a y a n t
tro uv é une sorte de g a ren n e p o u r fo u rn ir
û sa n o u r r itu r e , e lle y a v o i t f ix e s a r e tr a i te ,
q u ’elle ne s’en é lo ign e ro it p a s , e t q u e
par. co n s éq u en t , je d e yo is l ’y r e tro u v e r ;
je battis donc le s environs a v e c mes c h ie n s ,
e t , en e f f e t , je tom b a i sur son r e p a ir e ,
q u i m ’o ffr it plusieurs m o n c e au x d ’os d«
¿ am a n s , e t des débris de plusieurs espèces
d e petites gaze lle s .
C e t te d é co u v e r te me prom e tto it u n e d ou b
le sa tisfaction ’» c e lle de tu e r l ’anim a l
qu an d i l r e v ien d ro it àu g îte , e t c e lle de
tro u v e r dans le s environs d u g ib ie r p o u r
ma c u is in e , comme il en au ro it tro u v e p o u r
la sienne. D e s d eu x 'p lais ir s que je me p r o -
mettois, je ne pus en goûter aucun; ni
moi ni mes gehs nous ne rencontrâmes
de gazelles; peut-être, la panthère le»
avpit-elles toutes détruites ; quant a celle»*
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