
de la queue, d’un beau noir ; tandis qu’elle
a ces mêmes parties d’un jaune isabele ; il
porte aussi de chaque côté de son cou
une bande blanche , qni descend depuis
l’oeil jusqu’au milieu de sa longueur , et
qui tranche sur Un fond roussâtre. Un caractère
bien singulier, et qui est coni-
mun à tous les anhingas, est celui d’avoir
les pennes de la queue striées profondément
et comme gaufrées. Je passe ici sous
silence, d’autres particularités qu’on trouvera
dans mes descriptions générales.
Pendant le séjour que je fis chez Liewén-
berg, mon tems fut employé spécialement
à parcourir de nouveau le canton dans
toutes ses parties; cependant on s’empressa,
selon la coutume du pays , de me pïoçurèr
quelques chasses ; et, d’après cette même
coutume, des voisins furent invités à se
joindre à nos plaisirs. Nous tuâmes beaucoup
de menu gibier, et particulièrement
des bécassines , qui sont très abondantes
à cause de la multiplicité des rivières
qui , par - tout, forment de petits marécages.
Nous nous promenâmes sur les hautes
montagnes qui bornent ce charmant
pays. Les gorges de ces montagnes sont
couvertes de grands arbres où nous rencontrâmes
une panthère que mes- chiens
firent partir d’un précipice parmi les rochers;
tout-à-coup et d’un seul saut, elle
se trouva sur un arbre à vingt pieds au-dessus
d’eux.; les ronces et les arbres renversés
par-tout ayant retardé la vitesse de ma marche,
je ne pus la joindre assez-tôt pour la
tirer; ce qni lui donna le tems de s’échapper
d’arbre en arbre, tout aussi vite qu’elle
l’eût fait en rase campagne. Outre les
gazelles dont j ’ai parlé, on trouve aussi
dans le Vingt- quatre- rivières beaucoup
de zèbres, de pazans, de bubales et d’autruches
qui demandent à être chassés à
cheval; mais le terrain est si rempli de
broussailles et si encombré par. les voûtes
qu’y bâtissent les termites, qu’il est très-
dangereux de les y poursuivre à toute bride
, comme l’exige la vitesse. de ces animaux.
Depuis quelque tems, les naturalistes
nous ont fait connoître lés fourmis blanches,
qui, s’avançant par dessous terre, et minant
toujours , s.e construisent d’espace en.
N 3