
que tout autre, qui ne voulurent pas quitter
leur proie, et qui même, sans s’effrayer
de notre visite, , voloient autour de nous
et sur nos têtes, en poussant des croassera
ens affreux.
A plus de quinze pieds autour de la baleine
, le sable était imbibé de son huile,
¿pie la chaleur du soleil faisoit 'découler.’
La perte de cette graisse, ainsi répandue,
paroissoit affliger beaucoup mes Hotten-
tots; ils regrettoient de n’avoir point à
leur portée, l’un de mes chariots avec une
douzaine de barriques pour les remplir de
cette huile, qui eût fait leur bonheur pendant
toute la route.' Cependant, comme
un grand désir éveille bientôt l ’industrie ,
ils songèrent à leurs gazelles, et me de mandèrent
la permission d’en disposer ;
puis, retournant au lieu pu, ils lés avoient
cachées, les écorchèrent, s’en firent des
outres, dont chacune pût contenir jusqu’à
quarante livres d’huile.
Jecherchoispour mon compte à tirer parti
du cachalot. En l’examinant avec attention,
je m’étois apperçu que différentes sortes
de scarabées se promenoient sur cet immense
domaine de charogne, ets’occnpoient
aussi à la ronger» J’en comptai de quatorze
espèces ; je nie mis à chasser tout ce mqnde,
et quelques individus choisis de chaque
espèce furent à leur tour immoles a mon
appétit V j’en enrichis mon petit magasin.
Ce dépôt étoit %ne boîte de sapin, léger©
et platte, que je portais au-dessus de la
calotte de mon chapeau ; afin qu’elle s’y
adaptât mieux, elle avoit, comme le chapeau
lui-même, une forme ronde, et s y
trouvoit assujettie, ainsi qu ombragee par
les plumes d’autruche dont j ’avois coutume
d’orner ma tête.
Plus satisfait de ce que j’avois recueilli
que de l ’immense provision d’huile qu’a-
voient faite mes Hottentots , je revins a ma
canonnière qui étoit gardee par un de mes
gens ; mais' en routé y j-e vis dans les dunes
beaucoup de fumées d’éléphant, ce qui me
fit croire qu’il y en avoit une grande quantité
dans le canton, et que la rivière, a bon
droit, portait le nom de ces animaux. Il
est vrai qu’aucune de ces fumées n était
fraîche; mais j’en concluaî que les élé-
phans habitent ordinairement la rive droim