
droient s’y établir, ne trouveroiént qù’un
sol aride et stérile. En général, les terres
y sont médiocres; cependant les propriétaires
recueillent ce qui leur est nécessaire
en bled pour leur consommation. Le seul
commerce que leur permette la nature du
terrain est, comme aux Vingt-quatre-riviè-
res, celui des fruits ; et ces fruits n’ont d’autre
débouché que par les colons environnant
qui les envoyent Chercher; car, la distancé
du Piquet au Cap est trop considérable
pour en entreprendrë la route pour la seule
venté dès oranges;Mon vieillard philosophe
voulut me donner pour nïon voyage une certaine
provision des siens ¿En vain je lui représentai
que j ’en hvôis acheté chez Liewen-
berg une' quantité ‘ suffisante 3 lui -, même
vint visiter mes chariots, et il' remplit de
citronsJ et d’oranges toutes-les places guides
qu’il y trouva}' cé qui piparla suite j,
et pendant une partie de ma route, m’offrit
pour mes gens et Jiôttf rnôi, une grande
dôùéeur.- t ! ' - “y é il ,
A cëtte attention obligeante, il joignit
avec la mêmë bonté, un cadeau qur étoit
fiien plus fait pour me plaire. Ç’étoit trois
paires de tourterelles, dune espèce particulière
, et que je n’avois encore vue nulle
part. Quelque plaisir que me fit une pareille
acquisition, je ne Voulus néanmoins accepter
qu’une des;trois paires , parce qu elle
suffisoit à' nos plaisirs ; et je priai mon
généreux hôte de me conserver les deux
autres jusqu’à mon retour ; quoiqu’intérieurement
je fusse très-résolu à ne point
revenir.
En passant les habitations d’Isaac Fesassi
et de Gerit Schmit, il me fallut essuier encore
de nouvelles persécutions d’invitation;
mais n’ayant pas , pour accepter celles-ci ,
les mêmes motifs que chez Haanekam, je
m’y refusai opiniâtrement. Je ne connois-
sois pas de plus grand supplice que ces
invitations , et toutes les fois que je pas-
sois dans le domaine d un colon, la fie\ re
me saisissoit à la vue du maître dont je
savois d’avance le compliment : il falloit
coucher à la maison,, boire et s empiffrer
le long du jour. Vie n’étois occupé durant
ma route qu’à chercher des faux-fuyans
pour échapper à la poursuite de ces bonnes
sens, et ie n’osois ni m’arrêter, ni cam-
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