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entière à vingt pieds sons l’eau j la curiosité
et l’appas des richesses qu’il devoit contenir
avoient excité lès plongeurs à se précipiter
dans le goufre où s’étoit enfoncé
le vaisseau. Leurs peines et leurs-recherches
n’avoient point été infructueuses 5 plusieurs
en avoient rapporté des pièces de
porcelaine très-prébieuses} et de tems en
teins de nouveaux plongeurs, enhardis par
ceux-là, hasardoient le pélérinage et ten-
toient de sonder les malheureux flancs du
Midflelbourg. Il m’étoit permis, à moi qui
a vois perdu sur son bord les seules richesses
qui faisoient mon espoir, d’en revendiquer
aussi quelques parcelles ; et n’eussai-
je obtenu de mes efforts qu’un morceau de
cordage ou quelques tessons misérables, il me
sembloit précieux d’emporter et de conserver
avec moi dans ces débris un souvenir de
mon malheur . J’engageai donc quelques voisins
a me suivre, et j ’emmenai des nâgéurs.
La principale charge de ce navire consistoit
en porcelaine de la Chiné et du Japon.D’autres
colons, à l’exemple des premiers, étoient
' aile en pêcher aussi 3 et ils en avoient rapporté
comme eux* Mais enfin cette pêche
* n " À ' V R I Q IT E. tydi
devenant trop difficile , on y avoit renoncé.
Moi, je voulus de nouveau la tenter. Le
calme qui régnoit dans l’air, favorisoit mon
entreprise 3 d’ailleurs, ayant avec moi quelques
bons nageurs, je désirois avoir quelque
beau présent de porcelaine à faire à
mes belles hôtesses, et même à quelques-
uns de ceux de leurs voisins qui , pendant
mes différens séjours chez elles , m’avoient
témoigné de l’amitié.
Je partis donc avec une partie de mes
gens et de mes nageurs pour le Moetjes-Baie,
cette petite anse où s’étoient retirés nos
yaisseaux quand l ’escadre angloise vînt les
foudroyer 3 le Middel bourg étoit effective*
ment, comme on me l’avoit d it , assez près
du rivage et à vingt pieds sous l’eau 3 on
distinguoit parfaitement sa carcasse 3 et la
mer étant tout-à-fàit tranquille , mes plongeurs
pouvoient travailler sans beaucoup’
de peine.
D’ailleurs, ils y mirent beaucoup d’ardeur
3 ils ne passoient guère de tems sons
retirer quelques pieces^qu’ils venoient m’apporter
aussitôt, et que je déposai avec une
grande joie sur le rivage. Mais eette foible