per . auprès d’eux ; un voleur n’eût pas
J m avec P^us 4e soin leur approche.
Combien de fois, en interrogeant mes compagnons
, j ai soupiré après le moment pù
je verrois derrière moi la dernière maison
de cette colonie trop hospitalière,
Je hâtois ma marche autant qu’il in’étoit
possible, et voulois dépasser le Kruys. Cette
précipitation n’etoit pas non plus sans
dangers. Je 1 appris à mes dépens y puis-
qu il -faillit a m’en coûter la vie.
J'étois à un quârt de lieue de la rivière
quand la nuit vint me surprendre ; pluS prudent,
j au rois campp où je me trouvois;
mais le chemin m’ayant paru bon toartie
J ou r , j imaginai qu’il le seroit jusqu’aux
bôrds» du Kruys, ? J’ordonnai :à mes gens
d avancer ; pour "moi, qui avais. triplé îa
route en chassabt continuellement, la fk-
tigue m’avoit surpris f je montai daiis mOn
chariot et me jettai sur mon matelatpoUr
me reposer Un moment,
Le Hottentot qui etoit aü timon et qui
çonduisoit l’arrière, descendit de son siège
et marcha à côté de ses boeufs y son car
marade qui etoit à Pavant et qui çonduisdit
la première couple, s’éloigna des siens ;
il ne voyoit point à les diriger sûrement ;
le terrain à l’approche de la rivière de-r
venoit de plus en plus escarpé, glissant
et rapide j tout-à-coup une saccade violente
fait peser le chariot sür lés timons ; il
roule avec Pattellage en désordre jusqu’aux
bords de la rivière Sans • qu’aucun de mes
llottentots ne puisse l’arrêter ou seulement
en changer la direction, A ce mouvement,
aussi accéléré que subit , je ehérèhe,
mais eu Tain , à m’élaucer ; je me crus
précipité parmi des rochers. Malgré ma
frayeur, jé Conserve encore nssez de sang-
froid , pour parer autant qu’il êst en moi,
au dernier des malheurs, et -faisant avec
mes bras ët mes jàmbés, dans la cnriole ,
ou je;me vois enseveli,' autant d’arcs-bon-
tans pour éviter les contusions à la tête,
j’attends avec fermeté que le chariot s’ai>
fête j ne trouvant plus à descendre. Cette
position dura pèu ¿l’instans, mais elle'étoit
douPourëuse .Roulèr ainsi Sans Savoir où l’on
va, parcourir enfermé dans une charrette
au1 Sein des ténèbres , a b a n d o n n é des siens ,
pendant un espace assé^ considérable, et