
78 V b f 1 * ï
changement utile aux Caffres et à leurs toi*
sins étoit le fiscal y puisque du récit qu’il
i'eroit un jour à la Compagnie de Hollande,
de la situation générale de là colonie, dévoient
dépendre les loix sages qui feroient
fructifier son gouvernement et ses habi-
tans. Il falloit donc qu’il appréciât par
lui -même ce que je lui avois dit vingt
fois : les effets mal .combinés de l’administration
sur les possessions de l’extrême
frontière et la nécessité d’appaiser ces hordes
toujours vexées; par des injustices plus
criantes, par un arbitraire inhumain , dont
le ressentiment est implacable , à la vérité
, mais dont l’amitié peut devenir infiniment
utile.
Je déterminai Boers à essayer du moins
ce voyage , persuadé qu’une fois en campagne
il se laisseroit entraîner pas* à pas
sans s’appercevoir même du chemin que
je lui ferois faire ; mais le dérângement
de sa Santé exigeant des précautions particulières
, il fut résolu que nous irions ,
pendant que l’on travailleroit à ses préparatifs
, passer huit jours chez le bon
Slaber qui n’étoit pas moins cher à Boers
' s s À ï * 1 Q tr s. 79
qu il ne l’étoit à mpi-même. Soit que notre,
grand voyage eût lieu, soit que nous fussions
obligés de retourner à la ville, soit
que nous partissions du Swart-Land, nous
connoissions notre route, puisqu’elle étoit
la même que celle par laquelle j ’étois allé et
revenu, il y avoit six mois 5 ainsi nos amis
au Cap pouvoient aisément nous faire parvenir
tous les paquets intéressans d’Europe,
comme Boers l’avoit fait lui-même lors de
mon séjour dans le pays d’Auteniquoi.
Ce fût donc une affaire conclue, et mon
ami se croyoit déjà sous la tente,
Cette conversation que nous avions sur
le perron de sa maison et qui avoit fortement
intéressé les assistans, me rappelle
un événement curieux que je ne saurois
passer ici sous silence. .
Nos regards étoient naturellement attachés
sur les objets que nous avions devant
nous j pour moi, un mouvement involontaire
attire presque toujours mon attention
sur les arbres , par-tout où j’en rencontre.
Je vis se mouvoir les branches de celui,
qui étoit le plus voisin de nous. Nous entendîmes
aussitôt les cris perçons d’uncT