
fezV P r ii è i s
crètement théâtre et acteurs ; tandis qus
les mamans, plus hardies, clabaudoient
contre les désordres et en accusoient ouvertement
la comédie. Enfin, au grand
chagrin des jeunes gens, mais à la grande
satisfaction des époux et des vieilles ?
le spêctaele cessa tout à coup ; et ce fut
par une cause étrangère, qu’il n’étoit
guère possible de prévoir.
Quoique le Cap n’eût pas été attaqué
et qu’il ne l’ait pas même été tant quo
les hostilités durèrent, cependant il avoit
éprouvé déjà quelques-uns des fléaux de
la guerre. La crainte des flottes angloiSes
avoit empêché d’y envoyer des espèces
monnoyées. En peu de tems, lé numéraire
manqua ; les denrées augmentèrent
de prix ; et l’alarme alors devint généra-«
le. Dans cette pénurie, la Compagnie
hollandoise crut" devoir créer un papier
monnoie. Mais cette monnoie fictive , qui
n i s t o r i q u e .)
n’a^oît d’autre garantie et d’autre sûreté,
que la confiance dans les signataires
fut un mal ajouté à un autre mal. La
plupart des colons de l ’intérieur.s obstiné'
rent à la rejetter ; et beaucoup d’entr’eux,
■craignant d’être payés en papier,cessèrent
d’apporter des denrées à la ville. Par leur
g retraite, tout quadrupla de valeur, et bientôt
la disette devint extrême.
Dans ces circonstances , nos acteurs,
qui peut-être ne reçevoient pas trop exac-
tement leur paye, ou qui du moins n’en
reçevoient pas une proportionnée à leur
dépense, se trouvèrenttrès-embarrassés.i
Pour sortir de peine, deux d’entre eux
imaginèrent d’imiter le papier monnoie,-
* t de foire aussi leur émission. Malheureusement
la leur fut si peu ménagée, et
ils montrèrent dans leur écriture tant
maladresse, que bientôt ils furent reconnus,
Alors la justice informa ; 2'affoir*