
dans une jarre ; je la partageai entre les
douzeHottentots que j ’avois avec moi mous
en. eûmes très-peu chacun. Heureusement
mes chevres nous offroient une ressource ;
elles n etoient point encore taries : intéres-
sans animaux, vous étiez toujours un refuge
assuré dans mes désastres.
Les grandes et longues pluies que nous
avions essuyées en longeant la Rivière-des-
Elephans, ne s’etoient point étendues jus-
qu au canton d Oliphants - Kop ; ou du
moins, s il avoit subi un orage, comme
îa vase du rocher l’indiquoit, cette irrigation
legere avoit ete trop foible pour
que l’effet en fut devenu sensible sur le
terrain. i
Par tout il montroit une aridité affreuse
dont rien ne m’annonçoit le terme. A l’ouest
étoit une plaine immense, qui, en se prolongeant
probablement jusqu’à la mer ,
n’offroit, de toutes parts, à perte de vue,
qu une longue nape de terre aride , sur laquelle
perçoient, de loin en loin, quelques
plantes grasses, et quelques buissons
rabougris et peu fournis. A l ’est, un long
rideau de montagnes pelées, bordoit tristement
l’horison ; de tous côtés, enfin,
regnoient l’abandon, le silence et le néant.
Dans une situation moine déplorable,
j ’avois dù autrefois mon salut à un oiseau:
sauvage, qui, s’abbattant sur des rochers,
m’avoit indiqué qu’ils pouvoient contenir
de l’eau ; j ’attendois le même bienfait des
troupes de gélinottes que je vôyois passer
en l’air. Dans cet espoir, je suivois leur
vol avec des yeux avides; je savois, par
expérience, que ces oiseaux se rendent régulièrement
deux fois par jôur, à 1 eau
pour S’y désaltérer et pour s’y baigner ;
mais dans cette circonstance ils combloient
d’autant plus mon désespoir, quen passant
du nord au sud, puis revenant du
sud au nord, sans s’arrêter, il étoit infailliblement
certain qu’il ni avoit pas d’eau
dans tout mon voisinage. Ces oiseaux pas-
soient même à une si prodigieuse hauteur
que ma vue ne pouvoit les suivre long-
tems ; tout ce que je pouvois augurer de
leur passage, c’est qu’ils poussoient jusqu’à
la Rivière-des-Eléphans pour s’y abreuver.
Nul autre oiseau de rocher ne s abattit
autour de nous ; ce qui m’annonçoit obs