
V o y a g e
ci, j eus beau passer très-ennuyeusement^
deux heures de nuit en embuscade pour
1 attendre, elle ne parut point; ce qui me
fit croire que je Pavois réellement blessée ,
et qu’elle étoit probablement allé mourir
ailleurs,
En chassant, j ’avois rencontré un Hot-s
tentot, serviteur d’un colon du voisinage ,
pour lequel il gardoit un troupeau de mou,
tons. Quoique, parmi mes bestiaux, j ’eusse
un certain nombre de moutons aussi, ce?,
pendant , la stérilité des contrées que je
commençois a parcourir me fais oit cra în .
dre qu ils île pussent suffixe à notre ,çon?
sommation. En conséquence, résolu de les
réserver pour des besoins plus pressans ¿
je voulus en augmenter le nombre, et en
acheter du Hottentot, Il est vrai qu’en sa:
qualité de gardien, cet homme n’avoit pas,
la liberté d’en disposer ; mais je lui en offrais
un prix si avantageux, qu’assurément'
son maître lui auroit su gré du marché. Il
s’y refusa constamment, et le seul parti que
je pus tirer de sa rencontre, fût de lui de?
mander des instructions sur la route la plus¡
favorable et la plus, courte qu’il me fallait
tenir pour gagner la Riv ièr e d e s - Eléphans
OÙ je voulois arriver,
D’après l’estime de ce pâtre, j’avois en-
pore une forte journée de marche; mais
cette journée, je devois la faire tout d’une
traite , et sans m'arrêter, parce que je ne
trouverais dans toute la route, ni eau nî
pâturage, Après la Rivière-des-Eléphans ,
mêmes inconvéniens m’attendoient, disoit-
il , jusqu’au pays des Namaqucis, Quoiqu’on
fut dans la saison pluvieuse, partout
les pluies avoient manqué; par-tout
OU éprouvoit une sécheresse effroyable ; et
jamais, de mémoife d’homme, cette partie
de l’Afrique n’avoit autant souffert.
Une pareille annonce m’allarmoit beaucoup,
je. n’entrevoyois pour mon entreprise
que des malheurs ; déjà même, nous
commençions à en éprouver. Il 11’y avoit
pas encore six semaines que j ’avois quitté
le Cap ; et néanmoins mes boeufs se trou-
voient aussi fatigués, qu’ils l ’avôient été
après seize mois de marche, dans mon.
premier voyage. Pour leur donner le tems
de se reposer-et de prendre des forces, je
yestal au Deere - logement sept jours en