
Au reste, sans vouloir ici ni détailler ni
approfondir des reproches qui . seroient
aussi indiscrets qu inutiles, je me permettrai
un voeu : c’est qu’une ville soit fondée
dans le Vingt-quatre-rivières ; située dans
le canton le plus fertile de la colonie, çlle
1 emporteroit, pour sa position, son agrément
et son climat, sur le Cap même ; et
ayant des débouchés faciles, la culture
des terres augmenteroit nécessairement dans
la contrée, avec- la population ; ses grains
et ses fruits, ainsi que les grains d’une partie
de Swart-Land, descendroient sur dés
bateaux plats, par le Berg-rivier, dans
la baie de Saint-Hélène ; et il seroit aisé
d’établir des magasins sur les bords et à
1 embouchure du Berg. La baie ellé-même
pourroit avoir un entrepôt pour le commerce
du cabotage; et ce commerce se
feroit avec le Cap par des barques qui,
saisissant le moment des yents favorables,
s y rendroient en peu de tems pour y apporter
leurs marchandises et approvision-
neroient ainsi très - avantageusement, et
à meilleur compte , la ville et les vaisseaux
de 1 Inde, ainsi que ceux de l’JEurope, qui
relâclieroient à la baie de la Table. A.
raison de l’abondance des pâturages du
canton des Vingt-quatre-rivières, on pourroit
y élever une grande quantité de bestiaux.
Ce pays fertile et favorisé de la
nature , fourniroit encore beaucoup de bois
de construction, attendu que les arbres
n’ayant point autant à souffrir, dans ce canton,
de la violence des vents du sud-est,
y croîtroient très-bien , si seulement, on
prenoit la peihe d’y faire des plantations
soignées. La baie de Saldanba pourroit
aussi' servir d’entrepôt à toute la partie de
Swart-Land, qui l’avôisine, et seroit trop
éloignée du Berg pour y faire descendre
leurs grains ; cet entrepôt deviendroit
même, outre l’utilité dont il seroit aux
colons de l’intérieur, d’un avantage réel
aux vaisseaux de toutes les nations, qui,
contraints par les vents, et ne pouvant
entrer dans la baie de la Table, relâche-
roient dans celle de' Saldanha, certains
d’y trouver lés rafraîchissemens nécessaires
pour continuer leur route.
Le voeu, què je forme ici, pour la commodité
des çolons et le bien général de tous