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paire ^ mâle et femelle 9 les différentes espèces
de mes oiseaux.
Presque toute la maison de Boers se métamorphosa
en un cabinet d’histoire naturelle
; ce genre de décoration aussi brillant
que nouveau attira bientôt tant de
monde qu’on eut dit que cette maison étoit
le* rendez-vous général de toute la ville ;
elle ne désemplissoit pas ; mais ce qui fît
connoître à quelle sorte de curieux j iavois
à faire et quellé espèce d’intérêt les arts
et les sciences inspirent à ce peuple uniquement
livré à ses spéculations mercantiles
, c’est que les objets devant lesquels
on s’extasioit davantage, appartenoient souvent
à des cantons très-voisins de, la ville, et
qu’il n’y avoit pas un habitant du Cap ,
qui, dans ses courses les plus ordinaires r
n’eut pu se monter un cabinet très-pre-
cieux pour tout autre qu’un Africain. Et
vraiment, si la nature fait naître à chaque
instant un miracle sous nos pas, peut-on
se montrer si indiffèrent pour son culte
immortel, et comment l’amour de l’or peut-
il remplacer le bonheur que la découverte
d’un seul de ses secrets nous procure !
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Néanmoins parmi ces curieux, plusieurs
questionneurs ne laissoient pas que de flatter,
en quelque sorte, ma sensibilité; à la vue
des raretés que je rapportais de si loin ,
je remarquons beaucoup moins d’intérêt
pour les fruits du voyage que pour le voyageur
même. On concevoit a peine que
j ’eusse échappe à tant de périls qu’on m’a-
Voit exagérés autrefois; et si, comme Ulisse,
j ’aVois retrouvé ma famille dans le Cap,
le bruit de ma mort qui s’étoit accrédité
dés long-terris m’auroit donné peut-être
plus d’un aspirant à combattre, et plus
d’un Eumée à séduire.
Toujours est-il vrai que le plus graiid
nombre, traitant de niaiseries et de futilités
mes travaux , revenoit souvent me
fatiguer par cette question i « Avez-Vous
trouvé quelque mine d’or ? » C’était de l’or
qu’il falloit à ceux-là : un sable de cette
matière dominatrice , l’eut emporté sur le
plus doux sentiment ptout voyage dont on
ne rapportait pas de l’or étoit à leurs yeux
une perte dé tems douloureuse. Cette passion
de l’br tient en contact tous les Hoî-
landois dispersés. En effet, il me souvient