
46 .. V o y a g e
les colons, j ’avoue que Slabcr étoit un virtuose
en cette partie , et que je n’ai vu personne
dans la suite à qui cet exercice fut
plus familier ; il entre dans l ’éducation de
1 enfance chez les çplons, et je crois qu’il
Vaut bien les je\ix imbécilles de nos ,col-
reviendrai plus bas sqr ce point,
qui mérité d’être traité plu? au long.
Cependant il y-a des cantons,ou cet exercice
est plus ou moins perfectionné. Tous
les colons n’ont ni les mêmes .occupations,
ni les mêmes,usages. A la vérité, ils mè-
pmir la plupart;, une vie uniforme
et simple; il existe-entre eux tous, dçs points
de contact et des habitudes de ressemblan-
‘•cP?,,d un autre côté , ils diffèrent selon leur
origine, et quoique la monotonie de leur
vie s’étende à la ..surface entière de. îàr co-
londe, et qu’ils
frir, au premier nsppct, aucune ipbserydyo^
agpur | • çepehdaîit on
y remarqué des nuances qui méritent d’être
recneillies et qui peuvent servir à fairq cpnpins
pii plps cette nation nçpve
gncorç. • ; t ■
;r .Qn peut diviser les colon? dp. Cap en
* ar A ï b - i q u b . fa
trois classes ; ceux qui habitent dans le voisinage
du Cap jusqu’à une distance de cinq
à six lieues ; ceux qui sont plus éloignés
et qui vivent dans l’intérieur des terres ;
enfin cèux qui, plus reculés encore, se
trouvent à l’extrémité sur les frontières de
la colonie , parmi les Hottentots.
Les premiers, possesseurs de propriétés
opulentes ou de joliès maisons de campagne,
peuvent être assimilés a ce que nous
appellions autrefois de petits seigneurs'terriers
, et diffèrent beaucoup des autres colons
par leur aisance et par leur luxe, sur-tout
par leurs moeurs quf sont hautaines et dédaigneuses
: ic i, tout le mal provient de
leur richesse. Les seconds, simples » hospitaliers
, très-bons, sont des cultivateurs qui
vivent du fruit de leur travail : ici, le bien
résulte de la médiocrité. Les derniers, assez
misérables et trop paresseux pour arracher
leur subsistance à la terre, n’ont d’autre
ressource que dans le produit de quelques
bestiaux qui se nourrissent comme ilspeu-*
vent. Semblables aux Arabes Bédouins »
c’est beaucoup quand ils prennent la peine
de les promener de pâturage en pâturage;