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velle qu’un vaisseau françois doiit l’équipage
s’étoit révolté., avoit relâché dans là
baie de Saldanha. Cette nouvelle regardent
particulièrement Percheron en sa qualité
de commissaire de la marine. Obligé,
par' sa place, de se rendre à la baie pour
y constater le délit et remédier au mal, S’il
étoit possible, il sût que nous allions faire
aq>eu près sa route; et en conséquence il
demanda à Boers une place dans sa voiture
, et fut de la partie. Un officier au régiment
de Pondichéry , nommé Larcher
fut notre quatrième ; et nous partîmes sur
tm chariot de chasse attelé de six chevaux.
Cette première incursion demandoit à
peine une petite journée , et sembloit ne
devoir nous retenir que le tems de se montrer
aux révoltés : semblables à ces tempêtes
que précèdent toujours des signes fâcheux
, non-seulement nous ne pûmes joindre
ce jour-là la baie de Saldanha, mais
nous eûmes à gémir en route sur le sort
de ceux qui nous accompagnoient.
Le Sout-Rivier ( rivière salée ) qu’il fal-
loit traverser a quelque distance de la ville,
avoit sur ses bords beaucoup de cormorans»
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L’envie nous prit d’en tuer quelques-uns ,
et nous fîmes arrêter. Mais quand nous fûmes
remontés en voiture, un Nègre qui étoit
assis derrière et qui ne s’attendoit pas au
mouvement qu’elle fit eii partant, ayant été
jetté à bas par la secousse, tomba rudement
et se cassa une jambe. C’étoit un excellent
serviteur , que Boers aimoit beaucoup. Il
fallut alors quitter la route et gagner l’habitation
la plus voisine, pour y déposer le
malheureux blessé. On lui construisit u nN
brancard et nous le fîmes transporter à la
ville. Mais cet accident nous ayant pris
quelques heures, et Boers voulant regagner
le tems perdu, son cocher mit les chevaux
au grand galop, et nous mena ventre à
terre.
Nous avions avec nous quelques chiens.
Un d’eux très-échauffé par cette course rapide
, sentit à l’odorat un ruisseau qui étoit
à quelque distance; et il courut en avant,
pour s’y baigner et se rafraîchir.
J’ai déjà remarqué dans mon premier
\ voyage, qu’en Afrique tout chien qui en(
pareille circonstance se plonge dans l’eau, * y meurt presque toujours, si vous ne vous