x P R É F A C E .
cieusement, et au p r ix de très grands efforts, les cartes des lacs d’Oo et de Caïl-
laouas et fa it connaître les profondeurs de quelques autres lacs de la même
région. Dans le Jura, M. A. Magnin, professeur à la Faculté des sciences de
Besançon, a complété mes recherches d ’une manière fort heureuse, en sondant
un certain nombre de petits lacs que j ’avais été obligé de laisser de côté. Les
noms de ces trois explorateurs reviendront souvent dans le cours de cet ouvrage.
Quant à la faune et à la flore des lacs, sujets que j e n’ai point abordés, elles
ont été et sont encore F objet d études très importantes de la p a rt de naturalistes
distingués, tels que MM. J. de Gueme, J. Chevreux, J. Richard, R. Blanchard,
A. Magnin, A. Berthoule, C. Bruyant, É . Belloc, etc. Parmi mes collaborateurs,
j e citerai MM. Falletti, Garcin et Magnin, commis des ponts et chaussées,
dont l'habileté, la persévérance et le dévouement m’ont été précieux, puis,
deux de mes plus fidèles amis, le docteur Louis Duparc, professeur à F Université
de Genève, qui m a ouvert son laboratoire, et le docteur Etienne Ritter,
de la même Université, qui m'a accompagné dans plusieurs de mes expéditions
les plus difficiles. Enfin, M. Forel, le brillant historiographe du lac de
Genève, a bien voulu m aider de ses conseils et de son expérience, et le fait d ’être
souvent cité p a r lui dans son bel ouvrage sur le Léman est pour moi une récompense
précieuse; j ’a i fait etailleurs de larges emprunts à cet excellent livré.
Je dois également exprimer toute ma reconnaissance au Ministère des Travaux
Publics qui, dans les missions qu’il a bien voulu me confier, m ’a constamment
p rê té son appui moral et matériel, ainsi qu’au service de la Carte géologique
de France, dont le directeur, mon maître et ami M. Michel Lévy, m’a
enrôlé p armi ses collaborateurs.
En terminant cette préface, j e répondrai à une question qui m’a été souvent
posée : à quoi sert l’étude des lacs? Je pourrais dire, sans crainte d’être
démenti, que le côté pratique de cette étude n ’échappe à aucun observateur
sérieux. Certains lacs, comme ceux d ’Orédon et de Lesponne dans les Pyrénées,
ont été transformés en réservoirs et constituent une précieuse réserve pour l irrigation;
d ’autres, comme celui de Saint-Front dans le Plateau Central, sont
des viviers où le poisson s'élève et se reproduit ; d autres enfin, comme le lac
de Genève, servent à Falimentation des villes riveraines et enverront peut-être,
P R É F A C E . s i
un jo u r ou l’autre^ leurs eaux à des capitales éloignées. Mais j e p réfère envisager
le côté philosophique de cette étude et répondre que toute découverte est
utile, lorsqu’elle nous fa it connaître quelque coin encore ignoré de la nature.
Elle aura tôt ou tard son application : laquelle, nous l ’ignorons; quel jo u r,
nous rien savons rien; mais nous sommes certains que cette application viendra.
Et, si, à la première page d’un ouvrage de science, l'on veut bien me p e rmettre
une réminiscence poétique, j e dirai qu’une découverte géographique est
comme une graine inconnue jeté e au gré de l ’air qui vole; noies ne connaissons
point la place où cette graine tombera, mais sûrement il poussera quelque chose
sur le sol qui l’aw'a recueillie.