nous donner, sous le nom de Pirabebe, la,figure d’une
troisième espèce , ’ très- distincte des precedentes par la
brièveté des nageoires ventrales insérées au tiers antérieur
du corps.
Dutertré1 et Roçhefort2 reproduisent aussi cette, troisième
espèce : la figure du dernier auteur, toute petite
qu’elle est , est encore reconnaissable.
Valeqtyn3 donnait aussi la figure d eu deux espèces
différentes des trois précédentes, ‘et que Fon.peut reconnaître
quand on est assez heureux pour les comparer à la
nature. Je ne parle pas encore ici jdLes copies que plusieurs
auteurs, presque contemporains des voyageurs que je viens
dë nommer, ont publiées dans leurs compilations plus ou
moins étendues.
Ces premières citations suffisent déjà pour montrer
qu’Artedi a composé la synonymie de la seule espèce
düExocoetus dans son Ichthyologie d’une manière fort
arbitraire. Je ne parle encore ici que de ce. qui peut se
rapporter, si ce n’est à des poissons d’une même espèce,
du moins à ceux du même genre ; car. je ne tarderai pas
à démontrer que toute la nomenclature que cet habile
ichthyologiste a empruntée aux Grecs, est entièrement
fausse; il n’a pas même fait attention, que le ppisson
représenté par Rondelet, livre V I , chapitre i 5, page ït)3 ,
sous le nom d’Exocoetus, est un labre, et par conséquent
d’une famille fort éloignée dü Mugil alatus (Rondelet,
liv. IX , chap. 6, pag. 207), qu’il donné comme une variété
1. Dut., Hist, des Anfij fi II, p. 212.
2. Rochef., Hist, des Ani., t.1 , pf3ya.:
3. Val., Amb., t. III, n.° 169, 489. 9
de celui-ci. Cependant Artedi1 a laissé avec les plus grands
détails dans la partie-de son livre où il écrit la description
des espèces, celle de l’Exocèt de la Méditerranée figuré par
Salviani. Elle est reprise par Balk9 dans les Aménités académiques.
Comme cette synonymie, ainsi que la descriptionspécifique
d’Artedi sont rapportées dans la dixième
édition du Systema naturce à Y Ex. volitans, on doit croire
q u e lin n é à;;eu d’abord la pensée,de dénommer ainsi le
premier de nùs exocets. On ne pourrait même révoquer en
doute cette opinion, si cet illustre naturaliste s’était borné
à .ces deux seules citations ; mais malheureusement il renvoie
à Gronovius3. Or,' cei,naturaliste comppse une espèce'
tout à fai t imaginaire,; ; en réunissant ensemble les exocets
de Catesby, de Pison et de Rochefort, qui, tous-,-trois de
l’espèce aux ventrales courtes, sont differents de ceux qui
ressemblent aux deux citations prises- dans Yalentyn, et qui
appartiennent chacun à une espèce distincte. De plus, celle
d’Edwards représente, comme nous le verrons, un exocet
autre que tous ceux-ci; enfin, ce qui achève, de compléter
la confusion,.c’est que.pas uné des citations de Gronovius
ne se rapporte- au poisson décrit par Artedi.
A la,.vérité, ce zoologiste inscrit deux espèces dans son
Zoophylacium :l’une, n.° 358, qu’il distingue par la brièveté
Rés nageoires ventrales (pinnis ventralïbus brevissimis);
caractère qu’il oppose à l’espèce du n.° 35g , comprenant
les exocets à longues ventrales {pinnis ventralïbus lorigio-
ribus)', mais il gâte tout de suite la netteté de ces distinc-
1. Art. , Descr. spec. pisc., p. '35.
2 . Amoemtafes acad., I, p. 3a 1.
3. Gronov., Mus., ri.0 27.
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