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pour prêter à Vautre. Il y a bien parmi les palmipèdes*
quelques espèces, comme les Apténodytes, que l’on peut
regarder comme essentiellement océaniques j elles paraissent
aussi mal organisées pour se traîner sur la. plage
Ou sur les roches qui-la bordent, quelles sont aptes, au
contraire, ’ à magèr ou à plonger, en s’aidant de leurs membres
antérieurs, changés en une sorte de véritables nageoires
, au lieu d’être desfailes mo,t£ijfiçs'(à traversées airs.
Eh comparant lés-oiseaux aux cétacés, mammifères si bien
faits pour une vie-.constamment, aquatique, on pourrait
presque oser dire que les premiers ne sont qu’un essai
imparfait d’animaux marins.
La même remarque s’applique, mais en sens inverse, aux
poisspns qui sortent de l’eau pour se transporter dans les
airs.'Les Scorpè^ès^Jès Apistes, et .surtout lés Dactycop-
tères, dans le grand groupe des percoïdes, semblent s'efforcer
defybler h la surface'de l’eau à l’aide de leurs larges pectorales.*
Mais leur vol court, semblable à un sapt aide de
la puissance;d’une aile,1 à-la manière $és sauterelles ou
deS'/;’criquets, montre l’imperfection de leur organisation
sous ce rapport. Cependant, en étudiant ces poissons,
et eh lés' comparant à ceux auxquels les navigateurs
donnent plus-spécialement le nom de poissons volants,
on remarque que ceüx-ci volent mieux êt‘ plus longtemps
que les autres, parce qu’ils sont dans de meilleures conditions
pb;ur y parvenir. La largeur de la ceinture humérale,
la force des muscles moteurs de la pectorale ,1’étehdue
et la résistance de la nageoire à payons peu divisésÿ et
tout au plus bifides", sont autant de conditions essen-
tielles pour aider le poisson à se soutenir dans un milieu
aussi peu résistant que l’air atmosphérique.
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CHAP. X. EXOCETS. 54
y 'Ces poissons s’élèvent dans les airs par une conséquence
$e leur structure et pour satisfaire à cette admirable harmonie
de la nature, qui a varié et vivifié chaque scène en
faisanKjouer à chaque»’ être un rôle déterminé par son
organisation. Grand et sublime tableau, dont le philosophe
n’apprécie, l'ensemble qu’après $être bien pénétré
dés’admirables lois des conditions, d’existence de chaque
être.
La fo£ee des muscles a été déterminée par les curieuses
et savantes recherches, de M. de Humboldt1 pendant sa
traversée dés,Canaries en Amérique, aux mois de juin et
de juillet 179g. Je rapporte ici les ^résultats de ses expériences,
pris' presque textuellement dans son immortel
ouvrage. Dans un jeune exocet d ë .5'|i' pouces de^ong,
chacune dès nageoires pectorales qui servent d’ailes,
offrait déjà à-;l’air une surface de 3^10 de pouces carrés.
I l a reconnu que les neuf cordons de nerfs qui vont aux
douze rayons de ces nageoires, sont trois fois plus gros que
les nerfs qui se rendent aux nageoires ventrales. Lorsque
M. de Humboldt a excité galvaniquement les premiers de
ces nerfs, les rayons pectoraux se sont écartés avec une
force quintuple de celle avec laquelle les autres nageoirès
se meuvent lorsqu’on les galvanisé, par les mêmes métaux.
Aussi le poisson volant est-il capable de s’élancer dans
l’air à douze, quinze et même dix-huit pieds au-dessus de
la mer. Il peut parcourir horizontalement une distance
de vingt pieds au moins avant de toucher de nouveau la
surface de la vague avec ses ailes. On a comparé ce mouvement
à celui d’une pierre qui bondit par ricochets
u Hnmb., Kelat. Üist., t. I> p. 2'o4, éd. ïir-4.° Scboéll, iSi4-