spécifique de chacunè d’elles. Quelques rares variations
dans les couleurs sont venues cependant à notre aide pour
trouver des dénominations convenables. Nous avons regardé
comme un moyen d’éclaircir les difficultés synony-
miques de donner aux différentes espèces les noms des
auteurs qui les ont fait mieux connaître , et alors nous
avons étendu ce mode de nomenclature en dédiant à
chaque voyageur les èspèces dont ils ont enrichi le Cabinet
du R o i, et par suite, notre ouvrage. Passons maintenant
à la description des espèces.
L e B alaou des A n t il l e s ou l’H émiramphe de B rown.
..*•'( Hemiramphus Brownïi, nob.|ffip
Celle que je commencerai par décrire est la plus commune,
la plus grande et la plus répandue dans l’Atlantique.
La figure de Brown1 me paraît la représenter fivec
beaucoup d’exactitude, de sorte_que cette espèce mériterait,
plus que toute autre, de conserver le nom ÜEsox
brasiliensU, que Linné lui aurait imposé dans la dixième
édition du Sjstéma natures, si l’auteur de ce célèbre
ouvrage n’avait gâté 1 établissement de.j-cette espece par la
citation de Marcgrave. L ’exactitude de la figure gravée
dans l’Histoire de la Jamaïque, me détermine à désigner
Cette première espèce par le nom de Brown.
Le Balaou a le, corps allongé *et plat sur les côtés ; le dos et le
ventre sont un peu arrondis. Je trouve que l’épaisseür fait à peu
près la moitié de la hauteur, qui est comprise six fois entre l'extrémité
de la mâchoire supérieure et la queue, sans y comprendre
la caudale ; la longueur du bec inférieur ,5 c’est-à-dire la
mesure prise entre la pointe de cette mâchoire et la longueur du
bec, est contenue cinq fois dans la longueur totale, mesurée depuis
le bout du bec jusqu’à l’extrémité du lobe inférieur de la caudale;
la longueur du bec supérieur, c’est-à-dir.e la mesure prise entre
son extrémité et l’angle de la commissure est du septième dé la
longueur du bec inférieur : en laissant de côté cette portion très-
allongée de la mâchoire inférieure, on peut dire que la tête est étroite
et pointue en avant,' que le front est bombé en dessus, mais au
lieu de. faire une çourbe régulière, on distingue très-facilement
trois plans sur cette région supérieure; l’un mitoyen et plane,
puis deux autres plans, un de chaque côté descend obliquement
sur la tête en s’étendant depuis la région sourcilière jusque sur
les mastoïdiens; les joues sont planes;"le dessous de la tête est
étroit, cependant l'isthme a encore une certaine largeur.
L’oeil est àssez grand, du quart de la distance entre l’extrémité
durhec supérieur et le bord de l’opercule ; une peau adipeuse assez
épaisse recouvre lé sous-opercule et la partie postérieure de- la joue;
le sous - opercule a son bord antérieur et inférieur largement
arrondi, le supérieur est rectiligne, la plus grande largeur de ce
trapèze irrégulier est égale à la moitié du diamètre de l’orbite. Une
écaille convexe et semblable par sa forme au sous-orbitaire le
récQuvre tout entier. Le préopercule donne en arrière et tout au
bas de la joue un angle assez aigu. L’opercule est grand et descend
aussi presque jusqu’au bord inférieur de l’ouverture de l’ouïe, parce
que Je sous-opercule ne forme qù’uh arc très-étroit; l ’interopercule
est beaucoup plus petit encore, et il est presque entièrement caché
le long du bord inférieur du préopercule. La mâchoire supérieure,
malgré son raccourcissement,. est constituée comme celle des
orphies et des scombrésoces.
Les deux intermaxillaires, malgré leur brièveté, sont réunis
entre eux par devant et sur les côtés avec les maxillaires, q.ui
forment le talon de l ’angle de la commissure, lequel est entièrement
recouvert, quand la bouche est fermée par le sous-orbitaire. La
mâchoire inférieure donne en arrière de chaque côté une large et