
32°. Qui fait naufrage délivre celui qui
y eft-
23®. Si un vaiflèau vient à s’arrêter &
que fans lui toucher , un moment après
il tombe dans un écueil ou autre lieu , on
le met où il a paru arrêté , fans rien
donner.
24°. Il n’efî pas permis de palier par
d’autres lieux que ceux dont on eft convenu.
25°. On ne peut plus attaquer unvaif-
feau quand il a deux ports d’avance.
i6°. On prend 8 ports pour un voyage.
27°. On gagne le voyage quand on
arrive le premier au terme 6 qui confifte à
recevoir autant de marque 3 que chacun
joue de coups à venir, le coup qui mene au
port se paye. Extrait d’un livre intitulé :
Introduction à Vhistoire générale du monde,
ou jeu de Telémaque pour l ’instruction d'un
homme de cour, in-22 vjo5.
Ë ilillll;
N
N O Y A U X .
il f S l l l S l l
N O Y A U X , ( fe u des)
L e baron de la Hontan fait mention de
ce jeu dans le fecond tome de fes Voyages
de C a n a d a page 113.
Voici comme-il s’explique
On y joue avec huit noyauxnoi rs
«Tun ccité & blancs de l ’autre : on jette
les noyaux en l’air : alors fi les noirs fe
trouvent impairs, celui qui a jetté les
noyaux gagne ce que l’autre joueur a mis
au jeu : s’ils fe trouvent ou tous noirs ou
tous blancs , il en gagne le double ; &
hors de ces deux cas, il perd fa mife.
FitOBLÈME Ier. On demande lequel des
deux joueurs a de Vavantage , en fuppofant
qu'ils mettent également au jeu.
Ce problème des noyaux, fe réduit à
celui-ci r
Déterminer combien, il y a à parier
que jeltant huit dez au hafard , on amènera
ou un as & fept deux ; ou trois as & cinq
deux , ou cinq as & trois deux , ou fept
as & un deux, ou deux as & fix deux *
ou? quatre as & quatre deux, ou fix as
& double deux.
On trouvera qu’il y a,' i° huit coups
fur deux cent cinquante-fîx pour amener
un noir & fept blancs; 2° cinquante-fix
coups pour avoir trois noirs & cinq blancs;
3° vingt-huitxoups pour avoir deux noirs
& fix blancs; 40 foixante-dix coups pour
avoir quatre noirs & quatre blancs. 11 eft
évident qu’on ne peut les amener , ou
tous noirs ou tous blancs , que d’une
façon. Il fuit de tout cela, que fi l’argent du
jeu eft appellé A , lefort de celui.qui jette
les noyaux, fera
128 x A -4. 2 x A -L- j à"
Et le fort de
1 16 A -f" 2x0
|H
l’autre joueur fera
k A
236
Ainfi l ’avantage de celui qui jette les
noyaux eft jA- ; & pour que le jeu fût
égal, il faudroit que celui qui jette les
noyaux mît au jeu vingt - deux contre
l ’autre vingt-un.
Oh peut obferver que l’inégalité de ce
jeu ne porte aucun préjudice à ces joueurs
du Canada, qui, ne jouant entr’eux que
dés chofes dont la propriété leur eft commune,
doivent être allez indifférent pour
le gain & pour la perte. Le mépris que
ees peuples ont pour ce que nous efti-
mons le plus, eft une efpèce de paradoxe
qu’on ne doit point avancer fans preuve
dans un livre tel que celui-ci.
La voici, tirée du baron dé la Hontan ;
« Au refte , dit ce Voyageur , ces jeux
ne fe font que pour des feftins, & pour
quelques autres bagatelles; car il faut remarquer
que comme ils haïffent l ’argent,
ils ne- le mettent jamais de leurs parties :
auffi peut-on aflurer que l’intérêt n’a jamais
caufé de divifion entre eux. » ~Y
Problème IL On> fuppofe que les huit
noyaux ont chacun quatre faces, /avoir une,
blanche , une noire, une verte & une rouge ;
Pierre fera celui qui jette les noyaux , ra u l
fera Vautre joueur.
Si les noyaux ayant été jettés au hafard,
il fe trouve des quatre couleurs , Paul
donnera B à Pierre ; s’il n’y en a que. de
trois couleurs, Paul lui donnera 3 B; &
s ’il n’y en a que d’une feule couleur,
c’eft-à-dire, fi les huit noyaux font ou
tous blancs. ou tous noirs, ou tous verts ,
ou tous rouges, Paul lui donnera 4 B ;
enfin , s’il n ’y en-a que de deux couleurs ,
Pierre donnera à Paul 2 A.
Cela pofé, on demande de quel côté efl
l'avantage, & quel efl cet avantage, en’
fuppofant que A ait à B un rapport quelconque?
'
L ’on trouvera que fi B = A Paul aura
de l’avantage à ce jeu, mais ce ne ferait
que de cette fraéfion ce qui n’eff
à-peu-près que la foixante-dixième partie
de l’unité , & par conféquent, afin que
la condition de Pierre & de Paul fufTenc
égales, il faudroit que B fût = iAfff A ,
c’eft-à-dire que Pierre devrait mettre au
ieu onze mille cinq cent cinquante-deux,
contre Paul onze mille trois cent cinquante
neuf.
O
o m b r é .
O M B R E . ( feu <f )
C om m e on ne peut découvrir l’inconnu
.que par le moyen de ce qui eft connu ,
il eft impofïïble deréfoudre la plupart des
problèmesqu’on propofe fur le jeu
d’Ombre , d’autant plus qu’on y joue trais
avec quarante cartes, et qu’il refte beaucoup
de cartes au talon. C ’eft pourquoi,
I & borner fon étude à approcher de la
vérité 1& plus qü’il eft poffible.
dans la plus grande partie des difficultés
qui fe préfentent fur ce jeu, il faut fe
contenter de chercher le vraifemBlable ,
V o ici de quelle manière il s’y faut
prendre :
Soit fuppofé que Pierre art fait jouer
en pique, qu’il ait quatre mains, & qye
jouant fa cinquième, il lui refte encore-
deux triomphes fûres,- & outre cela, le
roi de carreaiu & la dame de c&ur ; on-
demande fi Pierre doit tenter- de faire ia-
.volte,-