
u ç U R gp
M. le curé; c’eft lui qui..va le dernier à la
proceffion. Mais pourquoi Mademoifelle de
la Haute-Futaie fait-eile. ce rôle I
Mademoifelle DE LA HaUTE-FüT AIE.
C’tft M. l’abbé qui l’a voulu.
L’Abbé P R i N T e M s.
Oui : il convient que ce foit la perfqnne
la plus refpeètable qui joue ce rôle.
Madame de la H aute-F-ut ai e.
Mais je ne pourrai jamais ne pas tutoyer
ma fille. ,,
L’Abbé de.s Agneaux.
Eh bien ! Madame, vous payerez des gages.
Mais jje: commence. Vous m’avez envoyé
chercher j M. le çu.ré, je n’étois pas chez
moi.
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Où étiez-vous donc, M. le facriftain ?
L’Abbé des Agneaux.
Un gage, Mademoifelle. Vous devez tutoyer
tout le monde , & perfonne ne doit
vous tutoyer.
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Eh bien ! où étois-tu donc, facriftain ?
L’Abbé des Agneaux.
J’étois chez la nourrice, M. le curé.
Madame de la Rivière.
Tu en as menti, car je n’étois. pas chez
moi.
L’Abbé.des Agneaux.
Où étois-tu donc, Madame la nourrice ?
Madame de la Rivi.ère.
J’étois chez M. le curé.
C U R É .
Mademoifelle de la Haute Futaie.
Tu en as menti, car je n’étois pas chez
; moi. .
Madame d e l a R i v i è r e .
Où étois tq donc, M. le curé î
L’Abbé Printems.
Un gage, Madame; vous :ne devez pas
! tutoyer M. le curé.
j Mademoifelle de la Haute-Fut,aie.
J’étois chez l’enterreur.
L’Abbé P R I N T E M S.
Vous en avez .menti, M. le curé , je n’étois
pas chez moi.
Mademoifelle de la Haute-F utaie.
Où étois tu donc , .l’enterreur
. L’Abbé Printems.
.J’étois chez l'enfant de choeur l
Le Chevalier ZÉPHIR.
Tu en as menti, l’enterreur ; je,.n’étpis pas
chez mou
L’Abbé Printems.
Où étois tu donc , l’enfant de choeur >
Le Chevalier Z é p h i r .J
J’étois chez la femme du chantre.
Mademoifelle d u B o c a g e .
Vous,,.. Tu en 3s menti, l’enfant de choeur.
L’Abbé des Agneaux.
Un gage ; Mademoifelle du Bocage a dit
vous à i’enfant de choeur.
Mademoifelle du Bocage.
Mais je me fuis reprife.
C U R E.
Le Chevalier Z É p H I R.
Oh ! c’efl un vilain jeu que celui-là : il faut,
toujours tutoyer & donner des démentis.:
■ Joùons-en un autré.
Mademoifelle d u R u i s s e a u ..
Jouons à la Toilette ; prenons chacun le
nom dé quelque meuble de toilette. Ecrivez
lès noms, M. des Jardins, & vous en ferez
lecture , pour que perfoirve n en prétende
caufe d ignorance.
M. des Jardins TA
C U R É .
tout de fuite., prendre la place de Madame
I de la Rivière. Vous êtes occupé à caufer avec
votre voifine , vous la ferez prendre auffi.
Madame de la Rivière.
Madame demande fon gratte-langue.
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
C’eft bien fait, Chevalier Zéphir ; on fe
moque de vous; vous parlez toujours, voyez
comme on rit.
Le Chevalier Z é p h i r .
Madame de la Rivière, le miroir.
Mademoiselle Rofe , iâ boîte à rouge.
Mademoifelle du Galon
,
Madame de la Haute- ■
la boîte à poudre.
Futaiev la boîte à mouche.
Mademoifelle du Ruif-
' fi™ 5 le peignoir.
Mademoifelle du Bocage
, le peigne.
M. de la Rivière 9 le fer à ftifer.
M. de la Forêt, les ciftaux.
L H blé Printems , le pot-de chambre.
L'Abbé des Agneaux 5 la cuvette.
Le Chevalier Zéphir,
faux-chi gnon.
Mlle, de la Haute-Ful'e
taie , le gratte langue.
Et moi , Mefdames , le flacon.
Tout le monde efl affis en rond ; M. des
Jardins tjl debout dans U milieu, V dit :
Madame demande fon peigne.
Mademoifelle D u B O ç a G E.
Se lève , M. des Jardins prend fa place, &
elle dit : Madame demande fon miroir.
Madame d e l a R i v i è r e .-
Se'lève, Mademoifelle dk Bocage -prend fri
place ,. & Madame de : la Rivière debout dans-
le milieu , dit : Madame demande Ton. faux t
chignon.,
L’Abbé -DÈ S A G N-!i ,W x.
Un 'gage, Chevalier ; il falloir vous lever
On rit un peu de vous aulîi. On vous a
■ demandé, & vous n’avez pas entendu. Ailons,
un gage, ma chère compagne en étourderie.
Madame DE la Rivière.
Madame demande toute fa toilette.
Tout le monde f i lève &• doit changer de
place i le dernier qui refit paye un gage , &
appelle un des meubles de. la toilette , qui en
appelle un .autre ,- aànfi de fuite.
Mademoifelle Du Gazon.
C’eft fort commode ; Mademoifelle de la
Haute-Futaie fait femblant de fe lever ; elle
fe remue , & garde fa première place.
Madame de la Rivière.
En ce cas - li , Mademoifelle , payera un
gage ; il faut abfolument quand on dit, Madame,
demande toute fa toilette, que tout le
monde fe lève & change de place.
Madame de la Haute-Futaie.
Allons, ma fille, donnez un gage de
bonne grâce. On ne gagne jamais rien à fe
fâcher.
L’Abbé Printems.
Ce jeu eft fort bon pour donner de l’exercice
; il ne faut pas un grand effort de génie
pouf y être bientôt lavant ; il reffen.bfe un
peu aux quatre coins, au tiers, à l’anguille ,
Sc à d’hutres petits jeux d’exercice.
>