
extraordinaires. L’un des hommes pourra être
appelle, Ulyjfe le plus fin de tous les hommes ;
les autres, Achille le plus vaillant de tous les
Grecs l’autre, Amadis., beau ténébreux b chevalier
de l ardent: épée ; 8c pour les Dames,
1 uns_ fera., Heltsitla ruine, de. Troye; l’autre-,
Didon, reine infortunée , Lucrèce ta. chajle, ou
Cornelie la favânte , & chacun aura ainfi des
noms & des qualités que l'on prendra dans
1 hift.jire-, ou que l’ori inventerai fa fantaifie,
car il n’eft pas befoirr d’avoir lu pour cela., &
li l’on veut , 1 on prendra des noms de corné
oie ou de.farce, ou des fobriquets du coin
des. rue?.
C O I N S. ( jeu des quatre )
Voye{ à l’article MÉTAMORPHOSES,
COLIN-MAILLARD ASSIS., {jeu du)
y qyej à l’article . Avocat. ( jeu deï)
COLI N-M AILL ARD avec une Canne. ' jeu du)
Voyei à l’article J eu DE LA SELLETTE,
COLÏN-M AILLARD à la jilhouette. {jeu du'
/Aryejauiïi à 1’arti.cle J eü DE LA Se l l e t t e .
C O I 1 N -M A 1 I L A R D.
Ce jeu de fociéte, confïfie dans.un. delà
compagnie ^.qui doit avoir un bandeau fa r j;s
yeux, de tacher, dans cet état, d’attraper
quelqu un de la fociété, &c de le nommer.
S'il ne diftingue pas au toucher celui qu’il a
fail!, il. n eft point délivré, mais-s’il le re^
connoît , il lui fait prendre fa place ; & le
jeu,recommence.
Il y a un Colin-Màilldrd debout, où per- .
forme ne court que l’aveugle, à qui' i f eft
défendu de fe iervir de fes mains, nrais feulement
dune baguette ou d’un mouchoir,
dont quelqu un de la compagnie faifit un
bout, apres que ion la appelle d’un côté;
mais ce n’eft pas ordinairement celui dont il
a entendu, la v o ix , qui tient la,baguette ou
de mouchoir.
C OM M A N D EM E N T à fairepour des
gages des petits jeux de lociété.
Voye{ à l’article RÉPONSES EN un H
PHRASE.
C O M P A R A I S O N S , - (les)
Jeu de Jpciété en dialogue. ,
Mademoifelle R O S E.
Madame Dubois eft bien difficile ; elle n’a
pas été. contente de notre concert.
L’Abbé P R i N TE M S.
Elle parloir fans celle, du Concert Spirituel.
Parbleu! on fait bien qu’un concert
d’amateurs n’eft point à Comparer , au Con-
:cert- Spirituel,
L’Abbé d e s A g n e a u x ,
Si elle n’eft pas contente, on lui rendra fon
argent; elle auroir peut-être voulu que fon
fils y eût fait qu-lque.chofe , & il n’eft capable
.de rien. Le pauvre enfant !
Mademoifelle, DU B O C A G E.-
Il nous a bien impatientés le jour que nofis
étions occupés à jeuer au Secrétaire.
M«> d e , l a . R i v i è r e .-
Il viendoit bien encore nous tourmenter ;
mais Madame Dubois a pris fon parti ; elle
s’tft beaucoup difputée ; elle a voulu lui dors-
ner raifen ; & quand el!e a vu que les rieurs
nléroient pas pour.elle, elle a fini par lui dé-
fond.e de fe. trou ver à nos petits jeux. Il eft
dans le fatlon , à côté d’elle, qui s’amule à
lire.
M. d e s J a r d i n s .
Et quand un morceau lui paroîf inté-
reffant, il prend la parole , & régale la compagnie
d’une leéfure à voix haute, ma:s pas
trop intelligible.
Madame DE’ LA RlVIÈRE.
Madame Dubois trouve cola charmant ;
e’eft une terrible chofe que de gât;r fes enfans.
M . ‘de. la F o RiiÊ-T.
Ce qui eft plus terrible encore, c’eff qu’on
ne croit pas les gâter.
L’Abbé des Agneaux.
Je ne puis m’imaginer que de bonne foi
on gâte fes enfâns-fans s’en appercevoir. On
cherche à faire illufidn aux autres, & à fe
faire illùtîon à foi même. Mais nous ne fommes
pas ici pour faire des differtations féritufes.
Mademoifelle R o s e .
Jouons quelque jeu nouveau.
L’Abbé Printems.
Jouons au jeu des Comparaifons; il eft bien
aifé : on compare quelqu’un à un objet quelconque
; & comme il n’y a point de compa-
railon qui foit exactement parfaite , on dit en
quoi eft la leffémblance, & en quoi eft ia
différence.
L’Abbé des Agneaux.
Madame, fîvousvoulet, jevais'commencer
a vous faire une comparaifon ; vous en f.rez à
votre voifin*, & ainfi1 de fuite.
Madame DE' L A R IV I È R E.
Volontiers. Voyons un peu à quoi vous
allez me comparer.
L'Abbé d E s A GN’E aux.
Je vous compare à ur.e pincette.
M; de la Forêt. î; , i ,
Cette-comparaifon-là eft un peu forte.
L’Abbé des Agneaux.
O u i, Moniteur ; la pincette attife le feu,
& Madame auflï, voilà la reffeinblance ; la
pincette , en attifant le feu , s’échauffe, &
Madame refte toujours froide & indifférente ,
:voilà la différence.
, Madame d e l a R i v i è r e .
La perruque de M. de la Forêt reffemble
fort bien à dés cheveux naturels , puifque
M. Dubois y a été attrapé , voilà ia reffem-
blance ; mais quand on en brûle une boude,
les cheveux ne repouffent pas, voilà la différence.
M. de l à 1 Fo r ê t .
Eh! mon Dieu, Madame, de grâce, laiffez
en repos ma pauvre perruque. Heureufement
que j’en porte toujours plufieurs avec moi ;
car ce petit étourdi dé M. Dubois m’auroit
obligé de paroîcre devant vous en er.fant-de-
choeur.
L’Abbé' d e s A g n i; a u x .
Et votre comparaifon, M. de la Forêt? On
ne vous en tient pas quitte.
M. d e l a F o r ê t .
Mon voifin1, M! le chevalier Zéphir, ref-
fembie a M. Dubois.;.,
Le Chevalier Zéphir.
Ah ! Moniteur, je fuis tout prêt à me fâcher
de votre vilaine comparaifon.
M. d e l 'a F'o r ê t .
Patience, donc, Attendei' jufqua la fin;
comme M. Dubois, vous êtes jeune, voilà
la feule relïemblance; vous n êfes 'point mauf-
fade , étourdi, ni enfant gâté ; v o ilî, je crois,
ur.e allez-grande différence.
Le Chevalier ZÉ F h i r.;
Pour moi , ma comoaraifon ne fera pas
difficile, à faire. Je 1 compare Mademoifelle
Rofs à la chamnatte fleur dont elle porte le
nom. Elle 'en a la fraîcheur & tous les appas,
voilà la reffembiar.ee ; mais la rofe eft toujours
environnée d’épines , voLà la différence.