
iéo VERTUS.
liérillé de beaucoup de pointes qui fervent à
faire dévier les boules. Il y a dans le bas, à
chaque côté , un trou dans lequel on met la
g cb ille, & par un reflort qui eft au-défloüs
& que l’on tire affis, on fait partir la gobille
qui s’élance avec rapidité dans une galerie
couverte qui coïrefcond au trou ; elle va juf-
qu’au haut du jeu, où elle pafle par un des
trous , foit de celui du milieu j fort de ceux
qui font-à chaque côté ; de-là elle retombe en
faifant beaucoup dedétours parmi les pointes,
8c fe précipite en bas dans une des cafés de la
galerie qui font marquées par des chiffres,
dans l’ordre rapporté ci-devant.
Règles du jeu du Trou-Madame à rejfort.
L’on peut jouer deux perfonnss' à ce jeu,
ou deux contre deux.
La partie ordinaire eft en foixante un points.
Il ÿ a des perfonnes qui le jouent en cent ; cela
dépend de la convention des joueurs. L’on
joue avec deux billes, l’une blanche 6c l’autre
rouge, nommée la carambole.
Quand on fait partir la bille avec le reflort,
il faut quelle reflorte par le portique du milieu
qui eft le plus grand 8c en face de la
V O L A N T .
bafeuie ; fi elle pafle par-deffous la bafcule,
qui porte Une petite carambole , la bille blanche
compte cinq points.
Si la carambole en tombant pafle par-deflbus
la bafcule, elle compté cinq points comme la
blanche , Se compte les points de la café où
elle va tomber , ainfi que la blanche.
Quand la bille blanche, ainfi que la rouge,
pafle par- deflous le moulinet , elle compte
dix points,. ’
Quand la bille blanche pafle par le petit
portique qui fe trouve dans le cintre par où
la bille pafle pour fortir à l’ordinaire, efe
compte quinze points-, mais fi pour tâcher d‘y
pafler ,1a bille retombe fur le reflort, le coup
eft pafle Sc s’appelle chou-blanc ; 6c quoique
ne tâchant point d’y pafler, fi la boule retombe
, le coup eft également réputé être
joué.
Si par hafard la bille blanche ou rouge relie
arrêtée fur une des pointes ou ailleurs, le coup
eft j- iué 8c ne compte rien, quand même il
auroit paffé fous la bafcule & le moulinet.
On trouve ce jeu en très - beau bois des ir
Indes, rue des Arcis, au Singe vert.
y
V É R I T É S E T C O N T R E - V É R I T É S .
VÉRITÉS E T CONTRE-VÉRITÉS.
( jeu des )
OTEZ à l ’article B. ( j ’-aime mon amant
par)
V E R T U S . : (jeu des )
Dans ce jeu, on prend les noms des vertus
intellectuelles ou théologales, 8c des vertus
morales , lefqueiles on divife en deux claffes ,
8c quand quelqu’un de ceux qui ont le nom
des vertus intellectuelles, appelle une des morales
par fon nom, comme tempérance, il
faut que celui qui la repréfente dife promptement
vertu morale , 6c en nomme qtiei-
qu’autre après , foit des morales , foit des
divines, 6c chacun y répondra de même.
L’on peut faire une clafle à part des vices
contraires aux vertus , iefquels répondront
encore y étant fufeités.
V O L A N T . (jeu du)
Le volant eft un petit peloton de liège,
rond en deflous 6c plat en deflus. Il y a fur
le plat de petits trous dans Iefquels on fiche
des bouts de plumes, difpofés en pointe par
le
V O L I E R E .
le haut ; on joue au volant avec une raquette.
Deux joueurs , à une certaine diftance 1 un de
l’autre , fe renvoient le volant avec leur raquette.
L’habileté confifte à le foutenir long tems
en l’air fans le laiffer tomber.
Ce jeu peut aufltfe jouer en partie à quatïe.
Le jeu de volant n’a pas plus de deux fiècles
d’ancienneté, car on fait que le volant 8c les
raquettes n’ont été inventés qu’à la fin du i se
fiècle.
Les règles de ce jeu ne font pas faites, 8c
les joueurs en commençant une partie en
établiflènt à leur choix. V
V O L I È R ' E. ( jeu de la )
Jeu de focièté en dialogue.
Madame de l a Ha u t e -Futa ie,
Eh bien ! ma fille, on m’a dit que vous
vous étiez trouvée mal.
Mademoifelie de la H a u t e - Fut a i e .
O u i, maman ; nous étions dans la grande
allée du bofquet, à jouer au volant, avec
Mademoifelie du Ruifleau, M. le chevalier
Zéphir 8c M. du Frêne , en face de la volière ,
M. Dubois eft venu fpirituellement...,
L’Abbé P R l N T E M s.
Car il ne fait de quoi s’àvifer.
Mademoifelie DE LA Haute-Futaie.
Ouvrir la porte de la volière, 8c ce vilain
hjbou qui eft dedans, s’eft échappé, 8c eft
venu fe repofer fur mon col avec fes griffes.
J ’ai eu une frayeur terrible ;■ j’ai fait un cri
affreux, 8c je fuis tombée évanouie.
Mademoifelie R o s e .
J ’en tremble encore; M. Duboisrioit comme
un véritable imbécille. Ces Meilleurs ont vite
couru chercher un verre d’eau ;ma foeur a fait
refpirer J’eau qui étoit dans fou flacon ; 8c
quand Mademoifelie a eu bu un verre d’eau
fraîche , il n’y a plus paru.
Jeux familiers.
V O L I E R E . i6i
L’Abbé d e s A g n e a u x .
J’ai accouru au bruit; j’ai rencontré M. Dubois
qui fe fauvoit, je me suis bien douté
qu’il,avoit fait un tour de fa façon. Tout le
monde eft venu , 8c nous avons tué !e hibou
à coups de bâlon, pour nous venger. Il ne
voyoit pas clair à caufe du grand jour, il n.
pouvoir prefque pas voler.
Mademoifelie R o s e .
Nous nous fommes bien mieux vengés de
M. Dubois ; car l’abbé Printems a été porter
le hibou dans le bout de fon l i t , à fes pieds ;
Madame Dubois ferme toujours fa porte; 8c
on ne peut pas ailément aller dans le petit
cabinet où couche fon fils ; mais l’abbé a pris
une échelle, 8c eft entré par la fenêtre. Je
: voudrois bien favoir ce qu’il dira en fe couchant.
L’Abbé P r in t ems .
Il fe fâchera , car il a l’-efprit ma! fait.
Madame de la Haute-Futaie.
Voilà pourquoi je n’aime pas toutes ces
petites attrapes-là , dont quelques personnes
s’anmfent à la campagne.
M. d u F r ê n e .
Il eft vrai que pour une perfonne qui prendra
bien la chofe , il y en a vingt qui la prendront
mai. Il n’y a pas de tours qu’on ne m’ait
joué.
L’Abbé d e s A g n e a u x .
Et vous en avez ri î
M. d u F r ê n e .
J’y fuis accoutumé. Je vais quelquefois à
la campagne chez des vieilles tantes de mon
père, qui font dévotes au-delà de tout ce qu’on
peut s’imaginer, 8c elles n’ont pas d’autres
plaifirs. On m’avoit prévenu de leurs goûts ;
8c j’ai dû bien les contenter, car tous les jours
je me laiffois attraper.
Mademoifelie R o s Ê.
N ’eft ce pas à la campagne de Mefdemoi-
felles de Franc-Aleu ?