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D A M E S .
DAMES A LAPOLONOISE. {jeudi)
Supplément au traité du jeu de Dames inféré
dans le Di3.ionn.aire des Jeux.
(Q uoique ce jeu foit parfaitement expliqué
dans le Diéti nnaire des Jeux , qu’il
nous foit permis d’ajouter ici un fupplé-
ment de quelques coups briilans & favam-
ment combinés de ce jeu, & des différentes
façons de le jouer, d’après l’excellent traité
de Manoury.
Earties combinées.
Outre le jeu de Hames à la polonoife ,
qui efl le plus connu , & le plus généralement
en ufage, il y a différentes façons
de le jouer qu’on appelle parties combinées.
i °. La plus ufitée efl celle où des joueurs,
égaux en force, fe donnent réciproquement,
en commençant, une dame pour
deux pions, quelquefois pour trois. Quand
l’un efl plus fort que l’autre il donne plus
de pions.
i° . Une autre efl -celle où l’un des
joueurs ., toujours d’égale force , a cinq
dames & dix pions contre l’autre vingt
pions,.
Ces deux efpèces de parties, fur-tout
la dernière , font beaucoup plus difficiles
que la partie ordinaire, parce qu’elles font
plus compliquées, & qu’elles exigent par
conféquent plus d’attention & plus de
calcul.
Il y a une autre partie qu’on appelle
la partie diagonale, dans laquelle les pions
font rangés de façon que c’efl la ligne du
milieu qui efl vide en commençant, &
qui tient lieu des deux lignes qui le font
ordinairement. Cette façon de jouer efl
allez amufante.
4°. Deux joueurs de dames à la polonoife
inventèrent en y jouant, & à l’occa-
lion d’un coup, une nouvelle marche &
une combinaifon nouvelle. Dans leur manière,
on marchoit & on prenoit en tout
fens, en avant, en arrière , de côté & en
face.
Cette manière, qu’on appelle à la babylonienne
, étoit fufceptible de beaucoup
plus de combinaifons, & ocçafipnnoit des
coups finguliers. Ce nouveau jeu a fait
pendant quelque temps négliger celui à la
polonoife , & peut-être l’auroit-il fait oublier
fi l’on eût fait pour lui un damier
particulier qui répondît à l’étendue de fa
marche. Le terrein lui manque fur les da-
miers_aduels, il faudroit auffi augmenter
Je nombre des pions à proportion, comme
on a fait quand on a fubflitué le jeu po-
lonoisau jeu françois 3 le champ de bataille
trop relferré , le nombre des' couibattans
trop borné, ne permettant pas les évolutions
que la marche néceffite, le jeu n’a
pas fon intégrité , ni par conféquent fes
agréntens ; peut-être auffi ne l’a-t-on pas
continué à caufe de fes difficultés. Le jeu
polonois a enfin triomphé de ce nouveau
jeu, comme il avoit fait du jeu à la fran-
.çoife qui devoit bien lui céder à tous
égards.
y°. Enfin , il y a la partie qui perd-
gagne j ces mots l’expliquent allez. Mais
ce n’efl pas en tout l’inverfe de l’autre,
comme fon titre femble l’annoncer. Quoi- I
que le gain d’un pion foit une perte, ainfi
que celui de la partie, il faut favoir jouer j
le pion , & favoir gagner le coup comme j
à la partie ordinaire , pour favoir faire des |
pertes , & fur-tout à la fin , où l’on fe
trouve forcé de prendre fans pouvoir l’éviter
, fi l’on n’a pas fu fe ménager de loin
le moyen de fe débarraflTer de tous fes
pions.
Il n’efl pas fi aifé,qu’on fe l’imagine de
donner à prendre fans s’expofer à avoir
foi-même à prendre plus qu’on ne vou-
droit. Il s’en faut au furplus que cette
partie foit auffi lavante & auffi intérelîante
que l’autre ; cependant elle peut accoutumer
à bien compter & à la précifion du
coup. Un bon joueur la jolie ordinairement
ayant fes vingt pions contre un autre
joueur qui n’en a qu’un , & fait faire
prendre fes vingt pions. En l ’effayant de
cette manière, les commençans pourront
en tirer quelque profit pour la-partie ordinaire.
Différentes pofitions dans lefquelles it a été
fait des coups briilans & favamment combinés.
Ces coups ne font pas. tous de la même
force , mais il n’y en a aucun qui ne dénote
un habile joueur.
( i ) Coup de M a r ch a n d
On le met le premier à caufe de l’ancienneté
, quoique la partie foit plus avancée
que piufîeurs de celles qui bavent.
Les blancs. 17, 11, 13, 17,41,33, 36,37,
38 . -4C, 44,'5c.
Les noirs. 1 ,3,6, 7, 8,9, 10, 1-3 ,.10, IJ , .
16, 30.
E X E C U.TI-O N;'
Les blancs. Les noirs,
I. coup. 13 à 19. r . . i<3 à 1-4.
II. 33 à 19. . i4„à 41.
Les blancs. Les noirs.
III. coup. 37 I 48. . . 16 à 37.
IV.' ■ *7 à ii . . . 6 i 18.
v . • ■' ' 36 à 31 ; . . 57 à 16.
VI. 27 a 21.. . . t6 à 17.'
VII. 40 à 34. . . 3'o à 39.
VIII. 44 à *4- | • gerdu,.
(2 ) 17 cont re 1 h
Les blajics. 16,17, 28,19, n H* 33 >3J ,
. 3^ , 37>38 59, 40, 41 » 431 45 »
49.
Les noirs. 1, 3,4, 6'>7, 8',9, IÖ, II, 1» ,
U , >5, l6 , U, .18, 19 , 22*
Le coup efl beau ? mais un fort joueur
ayant les noirs, & jouant 00 BLre fon inférieur
pourroit remettre la partie.
EX É C V T 1 0 h;
Les blancs. Les noirsy
I. coup. 29 à 23. . . P; d# 18 à 19.
ii. 33 à 14. . P- de 11 à 44
in. 33 à- joi .v. P- de 44 à 35-
IV. 17 à 11. . . P- de 17 à 28.
v .p . de 31 à 3. .... ont perdu.
( 3 ) iy contre 1s-
Les blancs,. 2f j 7.6 3 27, 18, 3®, 31, 3I s 33 3
3 j , 3^, 37 , 4° , 41, 43,48.
Les noirs. 6 , 7 , 8 , 9 ii>. 13, 14, 13 , m
m 18, J9, 11 13 24.
T'rès-beaü coup- & fort compliqué.
EX É îü T 10 N. •
Les blancs. Les noirs. ■
T. coup. 13 à 1Q. . P de 14 à 34.
II. 40 à 10. . P de 13 à 14
III. 33 à 30. . P de H à 3f
IV... 43 à-40. . P de 35 à 44.