
Mademoiselle DU B O CA G F.
JVnt'e mon amant par B, parce qu’il efc
badin ; je le nourris de boeuf ; je l’envoie à
Beaugency ; je lui donne un balai & un bouquet
de barbeau blanc.
Mademoiselle d u G a 7, o n .
J’aime mon amant par B , parce qu’il eft
beau -, je le nourris de barbeaux ; je l’envoie à
Befançon; je mi donne un bateau, Sc je lui
fais un bouquet ds bois-joli.
Madame DE LA R i v i ÈRR.
Un gage, ma chère enfant, j’ai dit un bouquet
de bois-joü.
Mademoiselle DU ( r A7 .0 N.
Je n’en étois pas bien sure.
Mademoiselle de la Haute-Futaie.
J’aime mon amant par B , parce qu’il eft
Bernardin.
Madame DE LA H a u t e - F u t AIE.
Voilà qui eft bien trouvé, ma fille.
Mademoifelle de la Haute- Fut aie.
Mais , maman, je ne fais que dire.
Madame de l a H a u t e - F u t a ie .
Allons, continuez,
L’Abbé P R i N T E M s, -
Mademoifelle l’aime par C , parce qu’il eft
Cordelier, Capucin,Céleftin ,!- armé; par D,
parcequ’ileft Dominicain,Doétrinaire;parT, .
parce qu’il eft Trinitaire , Théatin.
Madame de là H a ut e F u t a i e .
Bon ! finilSez donc vos ragots, l’abbé ; :
allons, ma fille, continuez ; avec quoi le
nonrrifSez vous?
Mademoifelle DE la Haute-Futaie.
Je le nourris avec du beurre fiais, je l’en- :
voie....
L’Âbbé des Agneaux, à moitié haut.
A Claitvaux.
jMademoife'le de i.a Haute-Futaie,
Vous Voulez m’attraper, ça ne commence
pas par Un B; je l’envoie à Blois; je lui donne...
je lui donne....
L’Abbé des Agneaux , à moitié haut.
Un bréviaire.
L’Abbé P ri NT EM S, de mime.
Un baril d’anchois.
M. DE la Rivière, de mime.
Un bénéfice fimple.
Madame DE LA Haute-FutaIE.
Allons . choifiifez ,mafille ; tout le monde
vous fduffle.
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Eh bien ! je lui donne un bréviaire & un
bouquet de buis-béni.
Madame de la Haute Futaie.
Je parie qu’on a vous a encore foufïlé çà.
M. des Jardins.
J’aime mon amante par B , parce qu’elle eft
bouffie ; je la nourris de brioches ; je l’envoie
à Bourges ; je lui fais un bouquet de boutons
d’or.
Mademoifelle DU RUISSEAU.
Un gage , Monfieur, vous n’avez pas dit ce
que vous lui donniez.
M. des Jardins.
Eh bien 1 je lui donne un baifer.
Mademoifelle R o s e .
Voilà un grand cadeau.
M. des Jardins.
O u i, Mademoifelle, pas fi petit que vous
le croyez.
M. de la Rivière.
J’aime mon amante par B, parce qu elle eft
bienveillante ; je la nourris de bonbons ; je
l’envoie à Béthune ; je lui donne des bouts-
rimés 8c un bouquet de bétoine.
L’Abbé des Agneaux.
Je fuis bien embarrafl'é ; quand on eft le .
dernier, ça n’eft pas aifé. J ’aime mon amante ;
pat B , parce quelle eft....A-t-on dit bizarre;
Mademoifelle du Bocage.
L’Abbé l’a dit.
L’Abbé des Agneaux.
Eh bien ! parce quelle eft bavarde ; je la
nourris de bécaffines.
Mademoifelle de la Haute-Futaie.
Un gage , le chevalier a dit bécalfe.
Madame de la H a ute-Fut aie.
Mais, ma fille, il y a bien de la différence
d’une bécaffe à une becaffine.
L’Abbé des Agneaux.
Je l’envoie à BentivogFo ; je lui fais un
bouquet de beba-dona, & je lui donne un
biribi.
Le Chevalier Z É P H I R.
Qu’eft-ce que c’eft qu’un biribi ?
L’Abbé des Agneaux.
C ’eft une efpèce de jeu comme le jeu de
grecque.
Le Chevalier Z É P H I R.
Je ne connois pas la grecque non plus.
L’Abbé d e s A g N e a u x .
Comment! vous ne connoiflez pas ce jeu
qui atoufe tsnt de monde dans les petites guinguettes
! C ’eft une efpèce’ de tonneau qui a
plufieurs fonds à divers étages, tous percés
dans le milieu d’un trou rond. On jette défiés
des palets ou des écus de fix francs. Quand ils
pallént dans le premier plancher , on compte
un; certain nombre de points ; dans ie fécond,
dans le troifièma & par terre de même.
Mademoifelle DE LA Haute-Futaie.
Mefdames , on fonne ; allons fouper.
Madame DE l a R i v i è r e .
L’abbé des Agneaux , reftez un inftant, s’il
vous plaît ; j’ai un mot à vous dite. Voilà tout
le monde defeendu ; je vous préviens que demain
je ferai jouer aux cifèaux croifés. Con»
noiffez vous ce jeu-ià !
L’Abbé des Agneaux.
O u i,Madame, quand on dit, je vous vends
mes cifeaux croifés , il faut avoir les bras ou
les jambes croifés ; .de non, croiîés , fi on dit je
vous vends mes cifeaux decroifés.
Madame de la Rivière.
Tout le monde ne le connoît pas, & ce jeu-
là nous vaudra bien des gages. Mais defeen-
dons , car il ne faut pas nous faire attendre.
' ( Extrait des Soirées amufant'S. )
B A G U E N A U D I E R . (jeu du )
Manière de jouer le Baguenaudier à fept
' anneaux.
Toutes les fo:s que le nombre eft impair,
il n’en faut faite tomber qu’un. Faites tomber
le t’roificme; remontez le premier ; faites tomber
les deux enfemble ; faites tomber le cin*
quième ; remo rtez les deux premiers ; faites
tomber le premier feu! ; remontez le tioihèms
& le premier; faites tomber les deux premiers;
faites tomber le quatrième ; remontez les
deux premiers ; faites tomber le premier feul-,
faites tomber le trentième, remontez ie premier
; faites tomber les deux premiers & le
feptièms ; remontez les deux premiers enfem-
bie ; faites tomber le premier ; remontez le