
S
S A B O T .
S A B O T . (jeu £écolier.)
( / e s t un morceau de bois rond, qui fe
termine en pointe, Sc qu’on fait tourner en le
fouettant dans le même fens avec une lanière.
L’adrefle du joueur cenfifte a entretenir long-
tems l'activité du fabot.
S A G E . (jeu du)
Dans le jeu du fage, l’on trouve les principaux
effets de la fageffe, comme de craindre Sc
d’aimer Dieu, de furmonter l’influence àês
alites , d’être ferme contre la fortune, d etre
libre & ne s affujettir à rien, 8c ainfi des autres ;
puis chacun ayant appris queiqu une de ces
belles maximes par cceur , le maître s adreffant
a celui qui fera à fa main droite-, Sc lui demandant
, que fait le fage , il faut qu il dife
fa fentence, comme par exemple, le fage craint
& aime Dieu ,- Sc après ayant interrogé un
autre litivant, celui-là doit dire la lîenne.
Pîulîeurs s’interrogent aulïi l’un 1 autre avec
pareille obligation, & à la fin, lorfque chacun
peut bien avoir appris les fentences de tous
fes compagnons, on les doit redire d ordre
jufqu’au dernier qui en dit plus que tous
les autres. Ceci a la vraie apparence d’un
jeu, & s’il femble trop férieux, l’on en
peut faire de plus gais à fon imitation, en
changeant les paroles 8c le fujet.
S A V A T E . (jeu de la )
Pour jouer ce jeu, la compagnie saffied
à terre en rond, excepté une perfonne qui
" relie debout au milieu, 8c dont la tache elt
d’attraper un foulier que la compagnie fe
paffede main en main par deffous les jarrets,
a peu près comme une navette de tiuerand.
Comme ileftimpplîtble à celui qui eft debout,
de voir en face tout le cercle , le beau du jeu
eft de liii donner des coups de talon du fou-
lier., du coté qui eft hors de delenfe.
$ A U T S. ( jeu des trois)
C ’eft’ une efpèce de jeu de force , ou celui
q u i, en deux enjambées 8c un faut Darcourt
le plus grand efpace, gagne.
S CH N IF -S C N O F -S CN ORUM.
Jeu de fociété.
Voyt\j. l’article PaULÈS. (Jeu. de)
S C IE N C E S ET A R T S . {jeu des)
Au jeu des fciences 8c des arts chacun prend
un nom, 8cquand ona appellé la théologie, la
philofophie, l’aftronomie , U géométrie , 8cc.
il faut que ceux qui en portent les noms difent
les définitions d’une telle fcience ou d'un tel
art, ou quelque - chofe qui leur appartient,
8c foit à leur gloire 8c avantage.
Pour épuifer les efprits 8c les1 mettre beaucoup
en peine, il faut appeller chacun plu-
fieurs fo is, rendant le jeu un peu long , mais
cela ne peut être pratiqué que par des per-
fonnes qui aient beaucoup d étude.
S E C R É T A I R E . ( It)
Jeu de Société en dialogue.
Mademoifelle DU G A 2* O N.
Eh bien ! il eft arrivé 1 Lavez-vous vu>
S E C R É T A I R E .
Comme il a l’air niais , pour un jeune homme
de fèiz'e ans! Qu’il elt gauche! Le pauvre
garçon ,-il a bien fait d’être riche !
Mademoifelle de la. Haute Futaie.
Qui donc! ma bonne amie, M. Dubois,
ce digne fils de fa digne mère!
Mademoifelle d u G a x o n.
Juftement. Madame Dubois , en nous en
parlant , faifoit comme le hibou de la fable
de la Fontaine.
Mademoifelle du B o c a g e .
Je m'attendois à voir un jeune lutin plein
d efprit ; je crois qu’il a de la djHîculté à parler.
Mademoifelle D u G A X O N.
Non *, point du tout : c’eft qu’il veut graf-
feyer. Avez-vous vu fon doigt, comme ti eft
eftimaiilotté ! Je l’ai déjà vu à Paris. Le pauvre
garçon, il a bienfait d’être riche.
Mademoifelle du B o c a g e .
Eft -ce qu’il eft borgne, donc ’
Mademoifelle d u G a x o n.
Non ; c’eft qu’il louche un peu de l’oeil
gauche ; mais ça ne paroît pas quand on le
voit du côté droit. Le pauvre garçon ; il a bien
fait d’être riche.
L’abbé P r i n t ê m s.
Il fera comme fa mère 5 il h’aimera pas nos
jeux.
Mademoifelle DU Boc age.
Je l’ai entendu dire deux mots, il ne m’a
pas paru bien fpirituel. Il eft comme une boule,
il fera comme fa mère.
Madame de la R ivi ère ,
Allons, filence, s’il vous plaît, Mefde-
moKeiles, je l’entends qui vient avec fon
violon.
S E C R É T A I R E .
. L’abbé P 'r i NT E M s . ’ •
Il eft donc muficien ; ce fera un aâeur de
plus pour notre concert de demain.
L’abbé d e s A g n e a u x .
Bon ! Il y a , dit on , huit ans qu’il apprend
à jouer du violon, il n’en fait guères plus que
le premier jour. Le violon eft un inftrument fi
commun , que je le trouve déreftable , quand
il n eft qüe médiocre. Il faut un peu exceller
dans cet inftrument, fans quoi ce n’eft pas la
peine de s’en mêler, à moins qu’on ne veuille,
par complaifance , racler quelques contre-
danfès dans le befoin f pour faire danfer. Je
ne fais fi c’eft ma guitare qui m’a rendu ennemi
déclare du violon ; mais je trouve cet
inftrument d’une aigreur infuppoitable, ouand
toutefois il n’eft pas adouci par une main habile.
Le pauvre M. Dubois n’y fera rien ; fon
doigt: le gêne beaucoup pour tenir fon archet,
Sc c’eft un grand défaut.
Madame d è l a H a u t e - F u t a i e .
Eh bien! M.Dubois, vous voilà donc venu
voir nos jeux enfantins ? Je croyois que vous
reftiez toujours à côté de votre maman , à la
voir jouer.
M. D u b o i s .
O u i, Madame; mais c’eft quelle perd ; elle
eft de mauvaife humeur. On lui a fait un
Jchlem ,- Sc quand fon jeu va mal, elle me
gronde toujours ; elle dit que je me tiens mal,
Sc j’ai mieux armé encore venir ici.
Mademoifelle d u G a x o n .
Nous fommes bien flattées de la préférence.
M. D u b o i s .
Ah ! oui : 8c puis encore c’eft que je ne peux
jouer la-haut du violon, ça les étourdiroir.
, L’abbé d e s A g n e a u x .
C ’eft que les joueurs de gros jeu n’aiment
que la cadence du pouce.
Mademoifelle de la Ha u t e -Futaie.
Quel air jouez-vous-là ?