
Celui-là efl fermier, qui met l’enchère
la plus haute à l’adjudication delà ferme.
Il en met le prix fur table ; & il tire le
premier les dez, retirant autant de jettons
qu’il amène de points. Si les fix dez ne
préfentent qu’une face blanche, ce qu’on
appelle choux-blanc, ce qui arrive fréquemment,
parce que de fix faces il n’y
en a qu’une qui foit marquée ; le fermier
ne retire rien , mais il ne paie point
l’amende. Le fécond , après lui, prend
le cornet, & jette les dez ; il retire pareillement
autant de jettons qu’il amène
de points ; mais s’il fait choux-blanc, il
met au jeu deux jettons, dont le fermier
retire un jetton pour le profit de sa
ferme.
Les autres joueurs prennent fucceflîve-
ment le cornet, & fe comportent de
Blême, Quand la ferme efl à fa fin, celui
qui tire plus de points qu’il n’y a de
jettons furie tapis, efl obligé de compléter
le nombre de points indiqué par fes dez
& de donner en outre un jetton au fermier
pour fon profit : c’eft ce qui nourrit la
ferme, & fait le bénéfice du fermier. Celui-
ci peut s’exempter de jouer , quand il
n’y a qu’un petit nombre de jettons fur
le tapis, afin de n’être pas contraint de
financer, s’il amène un plus grand nombre
de points. La ferme finit, quand un joueur
amène jufte le nombre des jettons qui font
fur la table. On pafle alors à une nouvelle
enchère. Souvent le fermier perd, lorfque
fa mife a été trop haute, ou qu’il a été
trop tôt débanqué ; fouvent aufli lesamendes
lui font un grand profit, quand la ferme
dure long-temps, & que les chances lui
ont été favorables. Plus il y a de joueurs,
plus ce jeu efl intéreflknt & aijjufant.
H
H A S A R D .
H A S A R D . ( jeu du )
On joue à ee jeu avec deux dez comme
on joue au Quinquenove. Nommons Pierre
celui qui tient le dez, & fuppofons que
Paul repréfente les autres joueurs, Pierre
pouffera le dez jufqu’à ce qu’il ait amené
ou y , ou 6 , ou 7 , ou 8 , ou p. Celui
de ces nombres qui fe préfentera le premier
fervira de chance à Paul ; enfuite
Pierre recommencera à pouffer le dez pour
fe donner fa chance. Or les chances de
Pierre font ou 4 , ou y , ou 6 , ou 7 ,
ou 8 , ou p , ou 10, enforte qu’il en a
deux plus que Paul, favpir p 8c jo , Il
faut encore favoir ce qui fuit ;
l° . Si Pierre, après avoir donné à Paul
une chance qui foit ou 6 ou 8 , amène
au fécond coup ou la même chance ou
douze, il gagne ; ou bezet, ou deux et
as, ou onze, il perd.
2°. S’il a donné à Paul la chance de
y ou de 5 , & qu’il amène au coup fuirant
la même chance, il gagne; mais s’il amène
ou bezet, ou deux, & c . , ou onze, ou
douze , il perd.
3®. S’il a donné à Paul la chance de 7 ,
& qu’il amène le coup fuivant ou la même
chance ou onze, il gagne; mais s’il amène
ou bezet, ou deux, & c . , ou douze, il
perd.
4P. Pierre, s’étant donné une chance
différente de celle de Paul, gagnera,
s’il amène fa chance avant que d’amener
celle de Paul; 8c il perdra, s’il amène la
chance de Paul avant que d’amener la
fienne.
y0. Quand Pierre & Paul ont perdu, on
recommence le jeu, en donnant de nouvelles
chances; mais Pierre ne quitte le
dez, pour le donner à celui qui le fuit,
quelorfqu’il a perdu.
6°. S’il y a plulieurs joueurs, ils ont
tous la même chance.
Problème. On demande quel efl à ce
jeu tavantage ou le défavantage de celui
qui tient le dej_ ?
i°. Si la chance de Paul efl 6 ou S ,
le fort de Pierre fera yÜtô À.
2°. Si la chance de Pierre efl 7 , le fort
de Pierre fera A.
3°. Si la chance de Paul efl y ou p, le
fort de Pierre fera ” f-, A.
Alors le fort de Pierre fera , et
fon défavantage fera A.
Cette fraâion , qui exprime le défavantage
de Pierre , par rapport à la mife de
Paul,- efl plus petite que 7 7 ,, & plus
grande que Mais, parce que ce défavantage
continue, tant que Pierre continue
d’avoir le dez , le désavantage de Pierre,
confidéré en général, efl exprimé par une
fuite infinie, dont la fomme efl A ;
enforte que fi £• A défigne une pifloïe,
il y a 3 f. 8 d. dépuré perte pour lui
fur chaque piflole; 8c Pierre pourroit,
fans défavantage, donner 7 f. 2 j f f y d. à
celui qui s’oflriroit de tenir le dez en fa
place.
Remarque l le. C’est la coutume des
joueurs à ce jeu, de ne mettre leur argent
que lorfqu’on a livré la chance. Or il est
évident que cet ufage efl préjudiciable à
celui qui tient le dez; car, p uifque fon
défavantage efl environ ou jq , lorfque la
chance des joueurs efl 6 ou 8 ; & feulement^
, lorfque leur chance efl y ou p;
& Tri 1 lorfque leur chance efl 7. Il efl
clair que fi les joueurs connoiffoient avec
exactitude leur intérêt, ils hafarderoient
plus d’argent, lorfque leur chance efl y
ou p , que lorfqu’elle efl 7 ; & plus encore,
lorfqu’elle efl 6 ou 8, que lorfqu’elle efl
7 ou y , ou p. Il feroit donc à propos
que le4 joueurs miffent leur argent au jeu,
avant que celui qui tient le dez leur eût
livré la chance.
Remarque II. On voit que ce jeu efl
affez égal ; mais il le feroit davantage ,
fi l’on convenoit que Pierre ayant amené
du premier coup 7 , gagnât au fçcond
coup, en amenant ou la même chance ,
ou onze , ou douze; & qu’il perdît feu
lement en amenant bezet, ou deux & as.
Par cette réforme, celui qui tient le dez
auroit de l’avantage, mais ce ne feroit que
d’un fol & deux deniers fur chaque piflole J
ce qui efl peu confidérable.
H E R . (jeu de canes appelé le)
On tire d’abord les places, l’on voit
enfuite à qui aura la main. Suppofons que
ce foit Pierre, & nommons les autres
joueurs Paul, Jacques 8c Jean.
On convient de mettre une certaine
fomme au jeu; chacun des joueurs prend
pour cette fomme un nombre égal de
jettons ; 8c celui-là gagne tout l’argent
du jeu, qui relie avec un ou plufîeurs
jettons, les autres joueurs n’en ayant plus.
Voici comment le jeu fe conduit.
Pierre tient un jeu entier compofé de
cinquante-deux cartes, & en donne une
à chacun des joueurs, en commençant
par fa droite; & à la fin de chaque coup,
celui qui fe trouve avoir la plus baffe
carte , perd un jetton qu’il met au milieu
de la table.
Paul, qui efl le premier à ta droite de
Pierre , a droit , s’il n’eft pas content de
fa carte, d’en changer avec Jacques, qui
ne peut la lui refufer qu’au feul cas qu’il
ait un roi, alors Jacques dit coucou. Par
| ce terme, celui qui a un roi avertit les