
d’écrire; je ne fongeois qu’à-la perruque de
ce pauvre M. de la Fo:ê[ : c’eft bien défa-
gréable, au moins; fi ç’avoit été un bonnet
de gaze !....
L’abbé de s A g J k a d x.
Allons, quand tontes les cartes feront ramifiées,
il faudra les lire. Chevalier, il faudra
vous charger de ce foin, parce que yous ne
connoiiTez pas nos écritures. Paix-là 1 vcilà
encore M. Dubois que j’entends; ne difons
rien.
M. Du b o i s , frappant en dehors. ■
Mais c’eft fingulier ; ils ont retiré auffi la
clef du failon. Y a-t- il quelqu’un là ? Où font-
ils donc allés ; Je le dirai à maman . qu’on ôte
les clefs partout.
L ’abbé d e s A g j j e a u x , bas.
Taifezvoùs donc, Mademoifelle Rofe, il
vous entendra rire.
M. D u b o i s .
Oh ! vous croyez m’attrapper : j’entends
bien rire Mademoifelle Rofe ; je fais bien ce
que je ferai ; je m’en vais retourner au failon
pat l’autre efcalier, la clef de l’autre porte y
ïera peut-être.
Labbé de s A g n e a u x .
Allions , lifez les cartes, Chevalier, car il eft
tard. Je vous ai engagé , Mefdames, à vous
meure dans la faite à manger, parce que, pour
jouer au fecrétaire, ii faut une grande table
où tout le monde puiffe écrire à Ion aife.
Le Chevaiier Z é f h i r .
Voici la carte de Madame de la Rivière :
écoutez bien, s’il vous plaît.
Beaucoup de bien & point de mal.........
Trois points. C'eft le fentiment général.........
Trois points.
Mademoifelle R os e .
Peftel-ce font des vers. L’abbé des Agneaux
en aura fait queiques-uns.
L’abbé des Agneaux.
J’ai trouvé te premier fait, j’ai fait le fécond.
Mais il ne faut pas dire ce qu’on a mis, ni
faire des réflexions. Continuez, Chevalier ; ce
n’eft pas la peine de dire : trois points ; il furfit
de faire une petite panf:, pour qu’on voie ie
changement de phrafe.
Le Chevalier Z é p h i r continue.
Toutes les vertus de l’âge mûr.... Tous les
talens & les agrémens de la jeunelfe.... De
l’elprit fans prétention.... Du jugement fans
o.ftemation.....Heureux ion mari !... Heureux
fes amis !
Madame de la Rivière.
Je fuis confufe de tous vos complimens; je
les prendrois volontiers pour des ieço'ns, fi je
ne cor.noilfois votre indulgence. On voit bien
que ma carte n’tft pas venue jufqu’à moi. *
Le Chevalier Z é f h i r .
Madame de la Haute - Futaie. Aimable
maman... Ah ! je reconnois l’écriture de Mademoifelle
de la Haute-Futaie.
Mademoifelle db la Haute-Futaie.
Point de réflexions , on l’a dit ; continuez.
Le Chevalier Z ÉFHI R .
Aimable maman... D’une charmante flile,.,.
Heureux cent fois l’amant qu’hymen feroit
entrer dans fa chère famille...
Mademoifelle R O S É.
Ce font encore des vers.
Le Chevalier Z É P H I R.
C ’eft bien dit... Pas trop bien écrit...
Mademoifelle du R u i s s e a u .
Effectivement, je ne pouvois pas lire.
Le Chevaiier Z é f h i r .
Ces Meilleurs fe font .rire... Je reconnois
l’écriture du modefte auteur que je ne croyois
pa< en état de faire des vert. Il continue. Qui
peut ies contredire ?...'Meffieurs , en vérité,
vous avez bien de la bonté. Oh! c’eft finement
la maman! Mais.jè ne connois pas fon écriture.
Palfcns à la carte luivante.
Mademoifelle du Ruijfeau. Modefte en fon
cours... Timide en.fes amours... Elle eft charmante.;.
Quand elle n’a pas la migraine...
Heureux qui n’eft point fujet à cette vilaine
maladie... Prudent qui ne la feint pas quand il
ne l’a oas.
Mademoifelle DÉ la Haute-Futaie.
Ma bonne amie, voilà des coups de patte
fur votre migraine.
Mademoifelle du Ruisseau.
Quand jè vous ai dit que ce jeu étoit mé-
chiint !.
Le Chevalier Z É P H l R.
II pourront bien vous donner la migraine,
ce jeu là. Il continue. Malade ou non, elle eft
charmante... Surtout quand elle danfe ou bien
quand elle chante.
L’abbé Printems. Ah ! voyons un peu. Gro-
tefque en fes idées.... C ’eft un bon enfant....
On dif qu’il aime les dames.... C ’eft de fon
âge... Il aime ie badinage... C ’eft de fon âge...
Il chante un peu faux... Ça lui eft égal; pourvu
qu’il, chante.
Mademoifelle Rofe. Charmante Rofè... Qui
n’eft éclofe que pour Lubin... Ah ! ah ! qu’eft-
ce que ça veut donc dire l 11 continue. Lezéphir
careffe la rofe... Le papillon auffi... Zéphir &
papillon ont des goûts femblabies. . . Leurs
goûts fontbons...Ils(ontquelquefois volages...
Toutes les fleurs ambitionnent les careffes du
zéphir , & e.les rendent jaloufe la rofe... Cette
carte prêteioit à faire des réflexions.
Mademoifelle R o s e .
Mais elles font défendues. Vous favez qu’il
eft ordonné de déchirer les cartes, quand elles
font lues ; ainfi ne gardez pas la mienne, s'il
vous plaît.
Le Chevalier ZÉPHIR.
Mademoifelle de la Haute-Futaie. Elle eft
bien jeune. . . C ’eft un bon défaut... On s en
corrige tous les jours.. . Elle eft un peu cau-
feufe. . . Elle eft un jpeu indifcrette. . . C ’eft
qu’elie eft la franchife même... Elle s’en corrigera.
.. Ainfi foit il.
’ Mademoifelle du Gaipn. La raifon même...
La complaifance même... Sérieufe avec les per-
fonnes âgées... Enjouée avec les jeunes gens...
Elle joue,par honnêteté , aux jeux de Madame
Dubois... On connoît bien là fon bon caractère...
EUe'voudroit que vous euffiez dit vrai.
M. des Jardins. Il joue bien aux quilles...
Sans vanité , il joue mieux que le chevalier...
Ab ! c’eft bien vrai. IL continue. Il n’a pas grand
mérite à le furpaffer... Ah ! c’eft bien vrai. Il
continue. Quand fe mariera t-il donc;... Quand
il voudra... Quand l’amour voudra... Attrape
qui peut... Malheureux qui eft pris.
Mademoifelle du Bocage. Rime avec fage...
C’eft la rime avec la raifon... Elle devroitbien
époufer M. des Jardins... Que ne font ils unis
• enfemblë !... Patience donc... Le tems eft un
grand maître... Les mariages font écrits au
ciel !... Sur des nuages que le tmoindte vent
diflipe.
Mademoifelle R o s e .
Et la carte de l’abbé des Agneaux, où eft-
elle !
Le Chevalier Z é p h i r .
Il ne refte plus que celle-là & la mienne.
M. t-abbé des Agneaux fait bien les charades...
Encore mieux les vers... C ’eft un garçon d’ef-
prit... Il n’eft pas ii bête qu’il le paroît... Le
compliment tft court. Il continue. Aime-t il
les damas ?.. .Je n’en fais rien'.,-. Il s'accompagne
bien avec fa guitare... C ’eft dommage qu’il
n’aime pas Je violon, ni la darde.
Enfin , Mefdames ; voilà mon arrêt.
Le Chevalier Zéphir. C’eft un petit lurin...
Il eft comme Chérubin... Vous me faites bien
de l’honneur-, Mefdames. Il continue. Ileftbien
inconftant... Vous vous trompez... Ilaime bien
Mademoifelle Rofe... Il a bien raifon... Qu’en
voulez vous direî„. C ’eft (on âge.